158
1’importance des problśmes techniques que posait 1‘organisation de la profession*.92 En effet, 1’ordonnance de Philippe le Hardi de 1274, les Coutumes de Beauvaisis de 1283 et plus tard, le Grand Coutumier de Franceródige au XIVe siacie, accordent tous une attention particulióre a Pethique de la profession. L’avocat, cet auxiliaire de la justice, exigeait une definition de ses attributions. Philippe de Beaumanoir lui consacre son cinquieme chapitre:
"Pour ce que mout de gens ne sevent pas les coustumes comment on doit user, ne ce qui apartient a leur querele maintenir, il loit a ceus qui ont a pledier qu'il quierent conseil et aucunes personnes qui parolent pour aus; et cii qui parolent pour autrui sont apele avocat. Si traiterons en ceste partie de ce qui apartient a leur Office et de ce qu’il doivent fere”.94
Dans sa dśfinition du róle de l*avocat, Beaumanoir rappelle Tordonnance de Philippe le Hardi concemant, par exemple, le salaire: "[les avocats] pueent prendre de la partie pour qui il pledent le salaire qui leur est convenancie$, mes qu’il ne passent pour une querele XXX Ib.; car p/us de XXX Ib. ne pueent il prendre par 1'establissement nostre roi Phelippe...".95 L'avocat ne doit pas non plus, d’aucune faęon, aider la partie adverse:
“Bień se gart Tavocas qui puis qu’il avra aucun aidie en sa querele ou este a son conseil de sa querele, qu’il ne le lesse par sa coupe pour aidier a 1’autre partie contrę lui, car il en pourroit estre deboutes se cii qui ii aida premierement le vouloit debatre; et c'est bien resons
^Andre Gouron, uLe róle de l'avocat selon la doctrine romaniste du douzieme siecle", la Sociśte Jean Bodin pour 1'histoire comparative des institutions, L'assistance dans la rśsolution des conflits: recueils de la Sociśtś Jean Bodin pour 1'histoire comparative des institutions, p. 8.
^Pour la presentation de l’oeuvre, nous renvoyons le lecteur a 1’edition d'Edouard Laboulaye et de Rodolphe Dareste de 1868, Scientia Vertag Aalen, (reimp. 1969). "Le Grant Coustumier śtart un livre de pratique; c’etait a la fois un Codę civil, un Codę de procśdure et un Formulaire". Dans les óditions imprimees, l‘ouvrage est divise en quatre livres.
^Philippe de Beaumanoir, Coutumes de Beauvaisis. ch. V, no. 174, tome I, Paris, 1974, p. 89.
95Ibid, no. 176, p. 90.