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progressivement diminuś avec Taugmentation de la procedurę dłoffice, elle regagne de 1’importance cette fois a travers Pexścution des sanctions. II est souvent fait mention du souci des autorites judiciaires d'asseoir leur autorite aupres de la population et du besoin de faire reconnaitre leur puissance aupres des autorites voisines. Si cet argument est sans doute juste pour de petits seigneurs soucieux de conserver des droits de justice susceptibles de leur etre ravist cette position n'a pas du retenir 1'attention des Hospitaliers qui, comme nous l’avons illustre a maintes reprises, n’ont pas a craindre pour leurs droits de juridiction a Manosque. N’y aurait-il pas alors une influence favorable a ce type de chatiment venue de la population elle-meme? Le role dśvolu a la population dans ce type de sanction n’śtait surement pas sans creer chez ef(e un sentiment, justifie ou non, de participation voire meme de contróle dans rexercice de la justice. Les Manosquins trouvaient peut-etre dans ce spectacle un exutoire a des tensions autrefois evacuees dans ł’initiative de poursuites accusatoires.
5.2. L’6valuation du niveau de responsabilitó
II n'existe pas dans le droit pena! du Moyen Age de theorie generale de la responsabilitó penale, mais les grands principes en vigueur tiennent compte de 1’intention, des incapacites physiques ou mentales et des circonstances entourant le dólit. L’śvaluation de chacun de ces criteres repose sur (e juge et entre dans rexercice de son pouvoir arbitraire. Les actes de la pratique ne temoignent pas de toutes les possibilites developpees par le droit, mais les exemples recueillis permettent de confronter l’exercice de la justice seigneuriale aux principes juridiques.
Le geste intentionnel provoquant un delit ou intention volontaire est exprime par le droit savant a travers les termes scienłer (en connaissance de cause) ou proposito (propos dślibere).146 A Manosque, les actes de la pratique ne 146Jean-Marie Carbasse, łntroduction historigue au drort póna/, p. 186.