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des prud'hommes qui portent caution pour elle.36 Uintśret que suscite la possession des droits de justice encourage donc quelques tentatives de contestations comme c’est a nouveau le cas en 1301: le juge de la viguerie prononce deux sentences sur des justiciables de Manosque. Le commandeur fait alors appel au juge des secondes appellations de Provence, superieur du juge de Forcalguier.37 Entre 1297 et 1302, des modifications sont apportees a Torganisation de la justice comtale.38 Ił en rósulte la creation d‘un juge des premieres appellations devant recevoir les appels des sentences des juges ordinaires comme le faisait avant lui le juge-mage.39 De plus, les causes dśferees par le juge des premiers appels devaient etre presentees au juge des secondes appellations, faisant ainsi du juge-mage la supreme instance juridique. En 1307, ces subdivisions au niveau de fappel seront suspendues au profit du senechal de Provence qui devient le veritable chef de la justice et le supreme juge d’appei au-dessus du juge-mage.40
La meme annee, Charles II, dans une lettre a l'Hópital de Manosque,
indique que les seconds appels seront reserves a ia cour comtale d'Aix et
rśaffirme les droits de justice des Hospitaliers.41 Cette lettre du comte de
Provence peut sembler retirer a THopital ses droits de justice d’appef et ainsi
subordonner la cour de Manosque ś celle dAix. Neanmoins, la consultation des
statuts de Pierre de Ferrieres de 1304-1305 permet de mieux cemer le pouvoir
d’intervention attribue a la cour d'Aix sur la justice seigneuriale de Manosque,
pouvoir somme toute assez limite. En effet, run des articles precise que:
36Damase Arbaud, śłudes historiques surfa viffe de Manosquet p. 80-61. Affaire tiree du Livre dłOrde Manosque (Archives communales), p. 168.
37Feiix Reynaud, La Commanderie de /'Hópitaf de Saint-Jean, p. 65. 56H 4653.
38Paul Masson, dir., Des origines ś 1789, premiere partie de Antiquitś et Moyen Age, tome II de Encyclopódie dśpartementafe des Bouches-du-Rhóne, p. 598-599.
39Cet officier du comte est aussi appele, selon les documents et les epoques, juge du comte, juge de Provence ou juge d'appel du comte. Paul Masson, dir., Des origines ś 1789, premiere partie de Antiquitó et Moyen Age, tome II de Encyclopśdie dśpartementafe des Bouches-du-Rhóne, p. 536 a 541.
^En 1310, ses fonctions se voient d'ailleurs confirmśes. Ibid, p. 609-610.
41M.-2. Isnard, Uvre des privifśgest p.156-158.