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108 LA CATHĆDRALE

sera plus difflcile : U faudra Ics sortlr ou les laisser sur la ruc. Pendant que la rnaman vaque a ses occupalions •— et, «n vacanccs, ii lui faul laver et repasser doux fois plus qu'ft Pordinaire — lis seront parfols nban-donnós.

Mais, si jeune, Tenfant s’amuse de peu et n'dprouvc pas lo besoin de s‘dvader, ni mdme, cn gćnćral, de s’dlolgner de la maison.

Pour lui, Ic plus inauvais rósultat do si longues vacances, c’est qu’il prondra des habftudes do paresse et oubllera prcsque tout ce qu’on lui a mis dans la tOlo en elasse pendant le reste do l*annóe.

KI błon des professeurs se plaignent qu'il faillo, ii la rci\trćo, paaser lo premier Irimeslre scolairo, ou prosque, ii rćapprendre aux jeunes dldvcs lo programme de 1'annće prócddente I

A

Pour les grands enfants, c'csl plus gravo. I.o mot tacances pour eux, n‘osl-il pas synonyme de libertć ? Promonadcs, sport, distraclions de tous gonres en plein air I lis comptent bien s'on donner & cceur jole ! Et c’esl normal.

Mais, comme il faut qu’lls soleni forlement charpcntds moralement pour surmonter tous les dangers dc cette cxistonco pleine d’embOches !

Le mai est lit, tout le tempa, aulour d’eux, pendant trols longs mola! Et pour des parents chrćtiens, łt la jole de volr leurs enfants se dćtondre et 8'amuser, se mdl on t 1‘angoisse et la crainte do les voir containinós par celto ambianco de Ićgfcretć, do mollesse, d'nmour du plaisir, ob ils sont fatalcmenl plongćs, aussitdt qulttde la familie.

Sans compter ce quc peuvent apportor de dćsordre dans la marebe d’une maison, les promenades d’ou l'on rentro tard, les changements frd-qucnts dlioraire, les ropas aux heures maintes fois dócalćes !

N'csl-ce pas. de plus, lassont pour lo pfcrc de familie, surtnut s'il travaille pendant ce temps, dc senlir ebez lui, si longtcmps. cette atmo-sphfcre iTiouvementćc d'enfants nccupds ii «tuer » le temps et se dis-traire ?

II y a bien des voyagos organisćs, les colonies, les camps. Ils rendent «orvlce hien sftr ! Mais n’est-ce pas un pls-aller ?

El no vaudrait-i! pas mioux vivre proches les uns des autres, en familie, pendant de plus courtes vacancos, oCi la pensie cle se quitler bientdt ferait apprćcicr A tous le plaisir d'dlre ensemble plutót que d‘essaycr d’organiser. au mieux, en dispersant les uns et les autres, cette longue póriode d’oisivctd imposóe ?

A

N‘esl-ce vraimcnl pas nux ddpens des fnmilles qu’n ĆW dćcidd. — snns leur avis d*ailleurs — cet nllnngement exngeró des vacances ?

Et n'n-t-nn pas coinpmmis, — en fnvnrisnnl cert a i ns intćrdts male-riels. tnurlstlcpies ou autres — les hiens. aulrement esiimables, quo sont r<⁽quilibre et la tranquillitd de In vin fnmiliale et In momlitd des jeune.s ?

M. P.

Pour... ou contrę “ le roman

Dos llomuns, loujours des Homans, les fcmmes nc lisenl que des ineplies!»

Celto niinable aposli-ophe nfólait lancio 1'aulro jour por un roprć-sentunl du sexe fort — cola va sous dlro — avcc qui jo disculnis loc-luro*. jusque la fort paisiblemenl.

IJn jugcinenl nussi Ićste. « prompt, faux et sana oppel *, exigeait óvl-domment uno rlpliquc.

Tout d’al>ord. lo? foimnes ne liseut pas que des romans : rćcita dc voynge. Iiiographics et livres d'hisloire, volro cssais et llvres do spiritua-liUS IroUYcnl Ogalcmcnl des amateurs et inćine dans ce qu’on appelle gćnćralomenl le « grand public >.

II fnut reconnaltre tout de mćme que le Roman sous toutes sea for-moa: autohiograpluquc, d’avenlure, psychologiquc, roman bleu, rosę, nolr, reste lalimcnt cssentiel du public fóminin.

Esl-ce fi diro que toutes les lectrices faasent preuve d*un ćgnl mauvais godt ol d*une pnuvi*el0 d’osprit cnractdrisće ? Pas le moins du monde.

II exiato sana doute un roinnn sonlimonlal genre guimauve, flottant dans rirrćol nvec grAce et acharnemont, morał soment et ce n’est alora que demi-mal, óquivoquo parfois ct c’est piro. Dfcs les premifcres pnges, le dćnoucmcnl se devino : aprte les pdripdlies inćvitables, le prince ópou-sera la bergfcre...

Quand lo stylo cat bon. los personnages bien campds, quelques romans de cotlo sorto ne pcuvent hulre a porsonne : un peu de r6ve. A bon marchń.

Mais faire de ces livres des guide*, des modfclcs, quclle imprudcncc !

On demnnde & la vie ce qu*ello n'a pas. ce qu'elle no peut olTrlr ot orne, r’csl la dćccptinn. parfois refTondremenl cl la catastrophe.

Ccrtes. ces publications existcnl et clles prolifferent terriblcment

Mais de Ih h condainnei* le genre roman tout enlier, ii y a plus qu‘un pas h franclilr.

Un nutour qul se rospcclc, aulant quo sur 1'intrigue. nt^essairc sans doulo. metlra 1'acccnt, suivaul son dessein et son gćnic propre. sur la ijote descriptive, la psychologie dc sos hćros, le milieu oó ils ćvoIucnt, lVpoque qul est la leur.

Plus nltrnyanl qu’un documcnlnire. aussi vroi ct pr*łcls. le roman sera alors un mervcilleux instrument de culture. un ami complaisant qui vous livre le Irdaor de ses ddcouvertes. dlnrgit votre esprit en le frollant & d'nulres rtalitćs. d'aulres milieux, en vous foręant a rćflćchlr sur des problAme.s qui peut-ćtre ne vous avnienl jamais etTleurćs.

Sans ćtre moralisateurs ni pudibonds, des romans comme « Les lleines el les Seeurs ». de Pnul-Andró Losort. ou « Mort. ou est ta vicloirc *. de Daniel-Rops. par exemple, constltuent do hautes leęons d'un christianismc vcVu. atteint plulńt, h trnvers les douloureuses rt^lalit<5s de la vie.

Quo dlro alors du roinan ? Oenro plastiquc. dminemment souple. lo rommi est ce, qu’on le fait. Ainsi qu'K$ope jugeail In langue : «la meil-leure ct la piro des cboses »...

A. Durand.