380 L’Educateur Prolźtarien
Le numero de janvier dc la Hemie Internationale da Cinćnui Educateiir nous apporte la suitę des rapports destinćs mi Congres de Runie que nous avons anncncć dans notre prćeedent numero. Rapports copieux, serieux certcs, mais qui chevauchent souvent sans nous apporter rien de hien nou-veau sur la technique du Cinema d’enseignement.
Nous nous attnchcrons seulement a exarainer deux points originaux de ces rapports : le cinema dans renscignement prćscolaire et rinflaence pos-sible du fi!m sonore sur les tecliniqucs ęducativcs.
Quels que soicnt les avanlagcs possibles cl incontcstables d'un cinema soigneusemenl adapte pour les tout petils, nous reslons contrę ('emploi du film dans les ćcoles inaternelles et enlantines.
A cet age Pen fant est tout specialeinent ćgocjmtricjue : sa construction physiąue. intellectuelle. morale et psychique Poccupe pleincment, a tel point qu’il ranione ft lii i tous les materiaux dont il peut se saisir. Travail de formation qui necessite une concentration superieure, qu*on a souvent. helas ! mćconnuc. LYre des acquisitions n’esl pas encore venue. Certes 1’en fant est exccssivemcnt curieux ; ii veut tout voir, tout connaitre, mais pour tout attirer a soi, pour tout utiliser, egoistement. disons-nous parfois.
L’education doił scrvir ces lendances : Faciliter l’cxj)loration du mon-de mais rendrc possible surtout Passiinilalion des connaissances pour cette premierę formation individuclle, si importantc et si delicate.
Le cinema apporte des connaissances, mais ne facilite jamais CL»tle assi-milation mystćrieuse qui est plus que comprehcnsion, qui est melange, aspiralion de vie.
Amuser ces cnfants ! II en fuut si peu pour y parvenir. Ne risquons pas d’introduire dans lc calme indispcnsable de nos dcmeures d’enfants des ćlćments arythmiaues qui risquent dc <lesaxer, <lc dissocier. El mefions-nous des obscrvations superficielles qui font croire a 1’utililć du cinema dans les petites classes.
Cc sont la des considerations quc les rapporteurs, dans leur cngoiicment, n’ont jamais notce et qui móriteraient des emjuclcs psychologi(jues et pe-dagogicrnes sćricuscs, conlrólees cl commentees par des pćdagogues expe-rimentes.
Le cinema sonore prouoaucra-l-il une reformę de ł'ensei gnomę ni ? (D’a* pres un rapport du ]»rof. Mori (Columbia).
Cela serait hien possible si on npprenait a considćrer en nieme temps sous des angles nouveaux ’es processus d'enseignement.
IYenseignement a ćtó base jusqu’a ce jour sur l’acqnisilion formcllc con-signće dans les livrcs Mais il y a une sorle dYducation diffuse. pour ainsi dire psychique, qui ne se faisait iusqifa ce jour quc dans la vie et :i laquclle le cinema, le cinćma sonore surfout nous permeltrait d’atteindre. De nom-breuses pensees. des concepts imporlants, son! trćs longs et tres diffićilcs a acquerir lYcolę jfar les moyens traditionnels ; des raisonnements com-pliques et abstraits cherchent en vain le chemin des ames : il suffit parfois dc quelques iinages prodigieusement expressives et profondes pour faire saisir, globalement des rapports et des pensees que 1’ecole poursuivait er. vain.