Le but de noire prćcćdentecommunication n'ótaitpas. en effet, le probl&me de la paix perpćtuelle, mais celui de la civilisation de la guerre par la codification perfec-tionnśe du droit des gens, codification qui devait etre obtenue paiie concours de la science et de ladiplomatie. Nous avons dit en quoi devait consister ce double concours, et notamment celui de la science, son action individuelle et son action collective.
S‘il nous etait permis d’espśrer que toutes les sym-pathies des esprits gśućreux seraient acquises a 1 objet de ce prćcśdent mćmoire, nous ne pouvions nous dissi-muler qu‘il n’en devait pas etre ainsi des convictions. Toutefois nous croyons etre autorisć & penser que le norabre des convictions opposees s’est singulifereraent restreint (1) et qu‘il tend i dirainuer de jour en jour. Les ćcrits, en effet, qui se publient et les faits qui se produisent (2) accusent et caractśrisent un mouveinent
(1) Nous ne parlerons pas ici des nombreuses adhćsions que nous aTons reęues. et auxquelles nous atlachons le plus grand prix; mais il en est une que nous ne saurions omettre de inen-tionuer, c’est celle de l’un des plus savants correspondants de cette Acadćmie, M. CaHos Calvo, le cćlebre auteur du Droit International theorique et pratięue. « Je ne crois plus, nous śeril-il, a Timpossibilite d’arriver a une entcute commune entre les juris-consultes les plus eminents pour la promulgation d'un texte icrit du droit des gens; et lefait d‘uniformer leurs vues sur quelques principes seulemenl »erait deja un rćsultat considerable, dont linfluence se ferait sentir dans un avenir tris-procbain. Je vous fćlicite de votre initiative dans cette grandę aeuvre de civilisation. i laquelle je m'associe de grand coeur. »
(2) Au nombre de ces faits, il en est un qu’on ne saurait omettre de mentionner ici, c'est la mission du docteur James B. Miles, dć-Ićguć en Europę par des socićtes americaines,afm d’arriver i une intellectuel considerableen faveur de la codification du droit des gens qui s'impose comme un besoin morał et irrćsistible a la civilisation de notre tempset demande a un congres scientifiąue international de prćparer sa rćalisation.
Ce grand mouvement intellectuel poursuit ainsi les deux Solutions dont notre prćcedentmeraoire signalait i ses recherches la double necessitć, celle des moyens de proceder a 1’organisation sórieuse et pratiąue d’un congr&s sciemifląue international, et celle des principes fondamentau* qui devront servir de base a cette codification. C’est rordred’ideesquise rencontre k cet śgard dans tous les travaux de Tesprit individuel etdans tous les efforts de celui d’association, et qui se retrouve dans le programme (1) du memorable concours ouvert
entente sur Porganbation d’un congrćs scientifique internatior.al pour la codification du droit des gens. L’importance de ce fail s’est considćrablement accrue en devenant une occasion de recueillir sur ce grave sujet les opinions de plusieurs hommes les plus au-torlses et les plus compćtents, qui ont ćlć lirrees a la publicity, et parmi lesquelles on reraarque celles de trois membres eminents de r.teademie, MM. le comte Sclopis, Drouyn de Lhuys et de Parieu, qui se prononcent pour la necessitć d’une codification du droit des gens, en eiprimant la confiance qu'il ne saurait y aroir i cet egard d insurmontables difficultes.
(1) Le programme de ce concours pour le prix fondź par M. de Marcoartu, ingenieur, ancien membre des Corlćs espagnoles, est ainsi conęu : c Commenl devra ćtre constituće une assemblee internationale chargće de la confection d'un Codę du droit des gens, et quels devront 4tre les principes foodamentaux sur les quels on s’appuiera pour ćlaborer ce Codę* » Les manuscrits, qui pourront itre en anglais. en franęais, en italien, en espagnol ou en allemand, devronl Stre rendus a Londrcs a»anl le premier janvier 1874.