le but de la liberation de 1’homme dans le socialisme, tend radicale-ment a devenir la structure dominantę non seulement dans la base de la socićte, mais dans la societe dans sa totalitć.
C’est dans cette dualite qu’il faut chercher 1’essence de la crise qui secoue le socialisme en Yougoslavie au cours de ces dix demteres an-nees. Donc, en depit d’une critique virulente du bureaucratisme et de 1’etatisme, en depit de 1’elargissement du systeme autogestif aux autres spheres de la vie sociale, en depit du developpement graduel des rapports democratiques - les forces de direction se sont difficilement li-berees (et ne sont pas encore Iiberees tout a fait) de certains prejugćs herites et de certains privileges concrets offerts ou permis par le bureaucratisme, a savoir:
premierement, que dans le socialisme, le systeme de la production planifiee ou 1’etat dispose du surplus de travail ne peut pas etre realise longtemps a travers la sphere etatico-politique sans aboutir a de gra-ves deformations;
deuxiemement, que cette politique economique, avec la negation des rapports monnaie-marchandise, mene necessairement au monopolisme etatique, a une distribution injuste du surplus de travail, et par con-sequent a un rapport d’inegalite dans la classe ouvri£re elle-meme, sans parler des rapports de la bureaucratie et de la classe ouvri£re;
troisiemement, qu’un tel monopole politico-economique, disposant totalement du surplus de travail - ce qui donnę a la bureaucratie un caractere de classe important - conduit necessairement, dans un pays a plusieurs nations, a une tension et a des anomalies dans la solution du probleme national;
quatriemement, que la tres forte concentration de la direction de la politique et de 1’economie dans les mains des organes de l’6tat et du parti conduit necessairement a la passivisation politique de la classe ouvriere, a la stagnation du developpement de 1’autogestion, meme 1^ ou elle a les plus grandes possibilites de devenir la formę prćdomi-nante de 1’organisation de la societe;
cinquiemement, que le monopole politique et economique, dans le systeme de la domination d’un parti, conduit a un monopole tr£s dan-gereux affectant le systeme tout entier des Communications de masses et aboutissant a un fletrissement du democratisme.
Les processus de liberation des erreurs citees s’est deroule et se dć-roule encore au milieu de plus grandes difficultes. Toute une partie des forces centralistes etatiques se refuse a abandonner sans combattre les positions gagnees, Sur bien des points, les proclamations de ce qu’on appelle la reforme n’ont pas connu de realisation au cours des derni^res annees. Et 1’intention principale - le renforcement de 1’auto-gestion a la base, par 1’abandon d’une plus grandę partie du surplus de travail a la collectivite de travail - n’a pas encore ćte realisee jus-qu’a aujourd’hui.
Deux voies possibles se presentaient pour la solution de ces probl£-mes: ou les forces politiques progressistes, unieś & des parties progres-sistes de la classe ouvri£re et de 1’intelligentsia agissant directement, acceleraient le processus entamć de transformation de la socićtć sur les bases autogestives. Par la, on pouvait rćsoudre dans 1 immćdiat non
2 PRAXIS 345