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devient leur chapelle; et grAce A leur prdsence, ce tempie, qui esi imposant comme une cathddrale, bdnd-ficic de toutes les splendeurs de la liturgie: multitude recueillie remplissant la nef, clergd nombreux dans les stalles du vaste chceur, chant grdgorien et parfois mćme les compositions des grands maltres exdcutds avecart et soutenus par un orgue puissant, predica-tion des missionnaires diocdsains et des professeurs...: spectacle qui dldve l’Ame, et qui a fait direque les habi-tants de Sainte-Anne assistent aux plus beaux offices du diocAse dans la plus belle dglise du pays.
Lorsquc le Petit Sdminaire disparut de Sainte-Anne en 1907, il iaissa un tel vide dans la basilique, qu’il faliut crder presqueaussitót une Maltrise pour Iui rendre au moins quelque chose de sa vie liturgique.
La Maltrise, instituee en 1910, a dabord occupd la maison des Fiddles Compagnes, que cette congrdgation avait dA abandonncr a la suitę des lois contrę les asso-ciations religieuses. Le nombre des dldvesydtait trds restreint: au ddbut il o'y avait quedeux classes; on y faisait alternativement la sixidme et la cinquidme, la quatridme et la troisidme. — En 1914, la maison ayant dtd transformde en hópital militaire, les enfants trou-vdrent unabri au presbyterium; tousy prenaicnt leurs repas, mais, le dortoirdtant insuffisant, on dut se rdsi-gner A envoyer un certain nombre d’entreeux coucher dans le rillage. — Lorsque les ddifices du Petit Sdmi-naire furent rendus A leur destination primitive en 1921, la Maltrise y rentra avec la possibilitd de deve-nirddsormais une institution secondaire de plein exer-cice. Mais fiddle A conseri*er ce qui lut A 1'originc sa raison d'dtre, elle a continud d'accorder au chant et A la liturgie une place trds importante.
Le couvent nest pas seulement devenu un petit Seminaire, il a reęu encore unęautre destination.
Un projet, entrevu par Monseigneur de Pancemont au lendemain mdme du Concordat, consistait A faire de
cette maison une rćsidence pour les prótres ayant cessć leurs fonctions: ce n’est que 120 ans plus tard qu’elle a ćtć misę k exćcution, k la satisfaction gćnćrale. Les fidfcles ont vu avec ćdification la maison de Sainte-Anne, berceau de tant de vocations, deveniraussi une maison de retraite pour abriter les vieillards au terme de leur vie sacerdotale (1).
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La premidre communautć de femmes qui vint s’ćta-blir k Sainte-Anne fut celle des Fidóles Compagnes de Jćsus, en 1826. — Elle y fut amenće par les Pires Jćsuites, qui dirigeaient alors le Petit Sćminaire (2). Cet ćtablissement, tout en prćparant des sćminaristes pour le diocćse de Vannes, ouvrait en mćme temps ses portes aux jeunes gens de la haute socićtć et recevait des ćldves de toute la proyince. Pour complśter leur ceuvre de rćgćnćration religieuse dans le pays, les Jćsuites sentirent 1'opportunitć d’avoir tout prfcs d'eux des ćducatrices, inspirćes du mfime esprit, qui donne-raient aux jeunes filles la formation qu'ils donnaient eux-m£mes aux jeunes gens.
En appelant ces religieuses, ils avaient encore un autre but: ils ćtaient prćoccupds de fonder une « maison de Retraite » pour les femmes, et de renouveler k Sainte-Anne d'Auray les fruits merveilleux općrćs par cette institution du P. Huby au XVII* siacie.
II semblait qu‘une oeuvre, ayant ce double but, ćta-blie dans un lieu si cćli>bre et si frćquentć, tout k cótć d’un collage florissant, etit le droit decomptersur un brillant avenir.
Les dćbuts furent tr£s modestes. Lorsque la fonda-(II Cf. le Tome III, p. 5.
(2) Pour ce qui concerne les Fidćles-Corapagnes, consulter la « Viede Bonnaut (Tłłouet », par le P. Sta.nislas O. S. F.
B. d'Houetavait pour directeur le P. Varin, qui trarailldit, de concertarec elle. k trouvcr des ćtabiisscmcnts k la communautć □aissante: la maison de Sainte-Anne en fut le qualrićme.