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CHOLŚR.A
neutralisait, k lłćpreuve des cobayes, 8 doses letales dłendotoxine, tandis que le sćrum normal de chevre ne pouvait pas proteger les animaux m^me contrę 2 doses letales.
Pour obtenir des produits toxique$ destinćs a la fabrication des sćrums anticholćri-quc$, Brau Sc Denier (1906), a) cultivćrent une souche de V. cholerne isolće a Salgon (souche qui coagulait rapidement le lait mais qui nłetait pas hemolytique) dans un milieu comprenant 90% de serum normal de cheval et 10% de sang defibrine de cheval, et b) eurent recours, aprćs une incubation k 39CC pendant 7 jours, k la filtration sur papier puis sur bougies Chamberland ou Berkefeld.
En rćsumant leurs expćriences avec des serums produits au moyen de cc filtrat toxique et aussi, comparativement, avec un serum obtenu par Salimbeni avec des vibrions chole-riques vivants, Brau Sc Denier dedar^rent que:
1’tnjection sous-cutanee de cette toxine chez les animaux (chevre, lapin, cobaye, cheval) leurdonnę difRcilement une immunitćactive. Lesćrumainsiobtenu parce procedć est faiblement antitoxique;
6) Tinjection intraveineuse, au contraire, vaccine les animaux et fait apparaitre dans leur sćrum des proprićtćs antitoxiques trćs manifestes;
c) les animaux qui reęoivent dans les veines des cultures vivantes fournissent un serum plus actif que ceux traites avec les toxines solu bies.»
Brau Sc Denier soutenaient donc, k tres juste titre, qu'il semblait inutile * d'etablir une diffćrence entre la tox»ne cholerique ineluse dans les corps microbiens et celle qu’on obtient dans le liquide de culture».
11 n’cst pas sans importanee d’ajouter que a) le serum de Brau & Denier avatt aussi de tres bonnes proprićtćs agglutinantes (titre 1/5000); b) leur toxine, dont ils attribuaient la production k la macćration des vibrions au cours de leur culture, etait thermostable: un serum prepare avec un filtrat chauffe 20 minutes a 100°C se montrait aussi efficace que ceux provenant des filtrats toxiques non-chauffćs; et c) Brau Sc Denier ćtablirent que la neutralisation des doses letales de leur toxine par des doses progre$$ives de sćrum ^obseryait pas la łoi des proportions multiples qua est caracłćrisiique des veritables cxotoxines bactćriennes.
En precisant, en 1909, les rćsultats obtenus dans la production des sćrums choleriques antitoxiques (voir Kraus, 1907; Kraus Sc Russ, 190$), Kraus dćclarait«que non seulement le vibrion cholerique, mais aussi les vibrion$ El Tor et beaucoup d*autres vibrions, ont la proprićte de produire des toxines {Cifie vom Charakter der ais Toxine charakterisierten Cifie) et qutelles pouyaient etre neutralisees par des antitoxincs $pecifiques». Aussi, Kraus et Kraus & Russ se sont-ils servis, pour produire des serums antitoxique$, non seulement de souches de V. cholerne authentiques, mais egalement de souches El Tor et du V. Nasik, un yibrion hemolytique qui ne reagissait pas avec les immunsćrums cho-ieriques.
Les serums obtenus avec les toxines, cłest-&-dire avec les filtrats de cultures en bouillon de 6-8 jours, des vibrions cholćriąues vrais, tout en produisant la bacteriolyse des vibrions El Tor, n’exeręaient une action antitoxique que sur les toxines de V. cholerne. Les serums El Tor, bien que bacteriolytiques non seulement pour les vibrions El Tor mais aussi pour le yibrion cholerique classique, se montraient antitoxiques non seulement pour ces deux microbes, mais aussi pour les vtbrions pscudo-choleriqucs, Le serum produit par les toxines de V. Nasik, quoique bacteriolytiąue pour ce seul germe, słavera egalement antitoxique pour le vibrion El Tor,
Comme ii trouvait que les cobayes ne eonvenaient pas pour les ćpreuves avec ces serums (voir ci-dessous), Kraus rapporta que:
« 1. Les souris infectees par les vibrion$ choleriques guerissent si on les traite soit par le serum cholćriąue antitoxique, soit par le sćrum produit par la toxine des yibrions specifique$ El Tor (c'est-a-dire les vibrions El Tor sensu stricto). Les sćrums obtenus par les toxines de V. Nasik sont, dans ce cas, inefficaces.