PROBLtMES D^IMMUNOLOOIE 367
par une desintegration des microbes, et qui> comme le montre une impor-tante sćrie d’experiences conduites avec soin, n*est pas neutralisće par le serum El Tor. Pfeiffer & Friedberger demontrent en outre
« que, dans rinfection El Tor, le serum antitoxique agit surtout par sa fraction bactćricide, tandis que lłantitoxine qu’il contient est, d’aprćs nos expćriences quantitatives, incapable d’exercer une influence favorable sur le cours de rinfectiom. ETrad,]
Des ćpreuves curatives et preventives pratiąuees avec les serums El Tor chez des cobayes infectes par le vibrion ehol^riąue, persuadćrent ces deux auteurs que
«L’antitoxine El Tor n’e$t pas du tout rantitoxine universelle que supposaient Kraus & Russ. Elle echoue complćtement vis-a*vis des endotoxines des vibrions choleriąues, aussi bien que des substances loxiques qu*ils forment dans Porganisme des cobayes infectes de cholera.» [Trąd.]
Ne doutant plus que, dans le cas du cholćra comme dans celui de Pinfec-tion El Tor, les immunserums exercent seulement une action bactćricide, Pfeiffer & Friedberger conclurent que «jusqu*ici les recherches de Kraus n’ont foumi aucune preuve de Pexistence de vćritables antitoxines agissant contrę la toxine de V. cholerae ».
Raskin (1909) partagea entićrement les vues de Pfeiffer & Friedberger. II constata, en eprouvant a nouveau le serum de Schurupow, que ce produit, qui iPexeręait aucune action anti-endotoxique, possćdait pourtant un haut titre bactóriolytiąue. Conformement a ces observations, Raskin en vint k conclure que F action curative du sćrum de Schurupow chez les cobayes, ne dćpassait pas celle que montrent les sćrums purement bacteriolytiques.
Pottevin (1913 b) trouva qu’une souche classique de V. cholerae, isolee k Constantinople, avait seulement une endotoxine thermostable qui n'ćtait neutralisee ni par son sćrum homologue (produit par Fimmunisation prolongee d’un ane par voie sous-cutanee), ni par le serum obtenu, par la meme techniąue, k partir d’une des deux souches El Tor examinćes au mćme moment Ces deux dernićres souches possedaient aussi une exotoxine qui a) ćtait thermolabile; b) etait dotće de proprićtes hemolytiąues; c) etait lćtaie pour des pigeons injectes par voie intraveineuse — contraire-ment a Pendotoxine des vibrions choleriąues et El Tor; et d) etait ćgale-ment, a Poppose de cette endotoxine, neutralisee dans certaines limites par Pun ou Fautre des serums d’ane prćcites.
Ces interessantes observations, tout en confirmant les idees de Pfeiffer sur la toxine de V, cholerae, parlent aussi en faveur d’une naturę identique de Pexotoxine des vibrions El Tor et de P« hemotoxine » (hemolysine) de ces microbes. La prćsence constante des proprićtes endotoxines, dćmontree par Pottevin apres inhibition de Faction de Fexotoxine par chauffage, expliquait sans doute Fopinion de certains chercheurs qui croyaient que K El Tor produisait une toxine soluble distincte de son hemolysine.