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Avant tout, deblayer le terrain. Jeter par-dessus bord tout ce que contient de rriesuse et de rance ce riibt cfexotisme. Le depouiller de tóus ses oripeaux :

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le pafmićr et le chameau; casque de colonial; peaux. nóires et soleil jaune; [...] fe pouvdir rfexotisme [...] n’est que le poiivoir de concevoir autre.

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II a ecrit ces phrases en 1908 contrę cęux qui voyageaient afin de collectionner des impressions. Cette redćfihition du mot ,«exotisme» sera appreciee beaucoup plus tard, dąns la deuxibme moitie du XX^C siecle. Segalen qui a acćompli plusieurs voyages a Tahiti, en Chine, aux Etats-

Unis, ne cherche jamais le pittQresque a la Loti, ce qu'il vise c'est le

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divers; lui, ne parle pas en touriste, mąis en «exote», celui qui «sent toute la saveur du divers.>> Eń parlant de Śegalen dans Nous et les autres, Todorov suit le raisonnement de cet ćcrivain depuis son rejet des

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associations automatiques liees au mot «exotique» jusqq'a l'extension du champ de l'exotisme dans 1'espace et dans le temps (les epoques passees et ś venir) pour aboutir a cette definition de fexotisme. qui est synonyme d'alterite. La demiere acception de ce mot est difficile a accepter par Todorov, car pour lui c'est

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la distance maximale qui produit l'incompręhension [...]. Et l'experience elle-meme exige uri juste dosage de familiarite [...] : 1'etrangete totale empeche la sensation autant que la familiarite qui la figę en automatisme.^l,

Nous reviendrons sur la prqblematique de 1’alterite dans une partie ulterieure de notre travail.

Revenarit au territoire de l'Afrique du Nqrd, rappelons que la con-quete franęaise de 1'Algerie en 1830, rend pljis accessibles les pays du Maghreb, jusqu'a cette datę moins ouyerts aux Europeens que 1'Egypte ou la Grbce. Disons apres Jourda que

Si l'on se faisait des 1830, du Proche-Orient, une idee conventionnelle, peut-etfe, itiais dans ('ensemble assez precise,^- l*Afrique restait un pays mysterieux, fabuleux, ćohnu seufement - et mai ćónnu - par ce qu'en disaient les erudits de l'antiquitć óu deś Vóyageurs dont leb relatioris demeurent assez suspectes. [Et Jourd^ cite A'lexańdrć btimas'] L'Afęique a ete de tout temps la terre des encharftements et des p'rddrges.^M

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Cette terre chaude encore des mains des conquerants attire les

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voyageiirs par ses secrets et prómesses. A la lecture de la these de Taillart

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V. Segalen, Essai sur l'exntisme, op. cii., p. 36.

” T. Todorov, Nous et les autres. op. cii., p. 431.

¹⁰ P. Jourda, L'Exotisme dans la litterature franęaise depuis Chuteaubriand, tome 2, PUF, 1956, p.59.