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tout comme une economie insuffisante, les changements du climat, les sinistres et les catastrophes naturels. Peut-on maintenir la durabilite dans les modes de vie traditionnels et redonner vie aux valeurs traditionnelles et aux savoir-faire? II semblerait que mettre les traditions a egalite dans le processus de modernisation et de changement de la societe et assurer la durabilite humaine au developpement dependent de plusieurs facteurs. Lun d’eux consisterait a prendre conscience de ces valeurs et a comprendre l’importance des coutumes traditionnelles. U faudrait pour cela mettre en place des programmes d’education adaptes. Un autre facteur serait de soutenir les organisations et infrastructures sociales qui defendent ces coutumes. Pour cela il faudrait definir aes normes de planification et de niveaux de vie. Dans la societe traditionnelle, on inculquait des modes de vie et des rituels qui dependaient fortement de la structure economico-sociale de la societe et auaient une dimension spirituelle particuliere. Ces processus se fondaient sur une evolution spontanee et des echanges d’injluence entre les communautes. Les ualeurs imposees etaient absolues. La socUte moderne est fondee sur des approches fondamentalement differentes. Grace aux systemes de communication, meme les societes qui ont maintenu jusqu’a present leur structure traditionnelle ont de plus en plus acces au “nouveau monde”.

Nous pounions identifier quelles sont les societes ąui ont maintenu des modes de vie traditionnels et auelles sont celles qui dowent lutter pour ne pas les perare dans un avenir premsible. U faudrait prendre chaque cas dans son contexte traditionnel et mettre au point des strategies adaptees. De maniere fondamentale, toute societe qui a conserue ses coutumes et traditions doit etre respectee et tous les efforts dowent etre faits pour soutenir les conditions et cadres necessaires pour les consewer. Cela implique par exemple avoir acces aux ressources necessaires telles que terres forestieres et agricoles afin de pouvoir maintenir un equilibre indispensable. Mais la deforestation et la mecanisation des methodes agricoles perturbent souuent cet equilibre. U existe pourtant des exemples interessants d’approches positwes : les Lapons d’Europe du Nord perpetuent leurs traditions tout en les integrant a la technologie moderne chaquefois que cela est necessaire. Trouuer un juste milieu est un probleme de jugement critique et n’est pas une tache facile pour plusieurs raisons, la plus importante dependant de la “modemite” de cette meme approche critique.

Le mouuement sur la conseruation est un produit de la societe moderne. La de nition courante du “patrimoine culturel” et le respect e la “dwersite culturelle” sont des

concepts modernes. Cela signifie que nos approches sont definies par des ualeurs culturelles modernes : la societe traditionnelle d’auiourd’hui a un sens different de la societe traditionnelle d’hier. Cela est du en particulier au fait que le nombre des communautes traditionnelles qui survivent ne cesse de diminuer. Elles font necessairement partie d’un nouveau contexte, le “monde moderne”. De plus, en admettant qu ’elles puissent choisir, les traditions ne se perpetuent que si les peuples sont conuaincus que ces coutumes sont une alternatiue au monde moderne. Toutes les communautes Lont pas le choix, souuent pour des raisons economico-sociales. U existe aussi le risaue que les traditions soient imposees par un regime politique qui a besoin de forger une identite nationale. Plutót pue de reposer sur des ualeurs veritables, une telle identite peut devenir instrument d’oppression.

L’autre risque de plus en plus frequent est de voir les traditions culturelles, les coutumes et ńtuels deuenir des attractions touristiques. De nombreux souks et vieux bazars se transforment petit d petit en marches d souuenirs. Plus d’un centre de conseruation urbain et rural s’embourgeoise dans le seul but d’etre visite comme une piece de musee. Les dances et musiaues traditionnelles perdent leur sens originel en tant qwanciens rituels et sont presentees comme des diuertissements. II est souvent necessaire de faire des choix difficiles et d’encourager la preseruation et la renaissance de ces coutumes et traditions, ce qui est faisable dans le contexte moderne. Le tourisme n’est d’ailleurs pas exclu, il fait partie integrante de notre culture moderne mais il faut accorder toute l’attention qu’elles meritent aux traditions culturelles authentiques. Resoudre ce probleme signifie trouuer un juste equilibre entre la vie traditionnelle et la me moderne. De tels jugements ne sont pas euidents et meritent reflexion. II faut integrer le deueloppement humain durable dans un processus d’apprentissage qui s’appuie sur des mouvements a la bose, qui encouragent la population a comprendre 1’interet de son propre passe, d faire des choix qui reposent sur des qualites et des jugements de ualeur preris. II y a de fortes chances pour que les coutumes et sauoir-faire traditionnels ojjrent une qualite de production et un niueau de uie superieurs au paysage industrialise. Par conseauent, le probleme n’est pas seulement d’apprendre sur fes valeurs mais aussi de prendre les mesures qui garantissent les conditions economiaues et fonctionnelles necessaires, afin de pas contraindre les communautes traditionnelles a 1’isolement mais bien pour leur ojfrir une qualite de vie comme altematwe culturelle et economique durable.

J.Jokilehto et M. Laenen

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