Notes critiques 113
Dijon, dans le Tam, k Marseille, dans le Sud-Ouest, cinquante-sept fćdćrations lui sont rattachćes, tandis que douze restent autonomes. Mais le toumant est pris en 1938 lorsque 1’assemblće des cardinaux et archeveques opte pour la spćcialisation des mouvements d’action catholique. L’auteur, qui doute de consignes romaines, notę les diffć-rentes formes prises par la nouvelle orientation. L’idće qui prćvaut est que 1’apostolat« social» se substitue ainsi k 1’apostolat«individuel» qu’auraient pratique les fćdćrations. Celles-ci s’ćtiolent bientót. En juin 1945, PACA decide la suppression du secrćtariat gćnćral des fćdćrations diocesaines de jeunes filles. Pourquoi ce « recul des conceptions apostoliques meridionales », dont il est montrć qu’elles n’ćtaient pas ćloignees des conceptions italiennes d’alors, au profit de vues nćes en Belgique, repandues dans le Nord de la France et les regions industrielles ? L’absence de soutien au secrćtariat peut s’expliquer en partie par une relćve de gćnćrations. Mgr Guerry, coadjuteur de Mgr Chollet et nouveau secrćtaire de l’ACA, est tout acquis a 1’action catholique specialisće. Mouvement national, celui-ci ne voit pas toujours 1’utilitć des fćdćrations. En tirant des oubliettes ce qu’on peut encore saisir de 1’histoire des fćdćrations de jeunes filles, J. Roux montre au passage combien, dans certains diocćses, elles ont preparć le terrain pour la JACF.
Les fćdćrations ont essayć de promouvoir 1’ćducation des adhć-rentes. Dans le domaine spirituel, les bibliographies proposees ici et la (Dieu en nous, Dans le Christ Jesus du P. Plus ou encore les ouvrages du P. Jaegher), les diverses manifestations de la vie fćdćrale montrent une spiritualitć christocentrique fondće sur une forte vie sacramentelle. La pićtć mariale est« forte, mais k sa place » ; la vćnć-ration de Jeanne d’Arc, genćrale en 1920, tend a dćcroitre dans les annees 1930. Therese de Lisieux apparait « plus proche et plus imi-table ». U influence salesienne est nette : on recommande assez genć-ralement Vintroduction a la vie dćvote. Sur 1’ćducation feminine et l’ouverture aux problemes sociaux, 1’abbe Thellier de Poncheville publie une brochure, La femme est une personne, qui s’inspire de la Semaine sociale de 1927. II n’est pas question d’ćgalitć au sens d’identite de fonctions. Au foyer, la femme exerce la « primautć d’amour », tandis qu’a l’epoux revient la « primautć de gouveme-ment ». Le souci de la femme qui travaille inspire des dćveloppe-ments sur la necessitć de la former en fonction de la situation qui lui est faite. Du point de vue professionneł, les carrićres qui lui convien-nent le mieux sont celles de 1’enseignement et de la santć, parce que la femme a « un coeur de mere ». La cćlibataire meme peut entrevoir « une espece de matemitć spirituelle ». Mais le domaine de la trans-mission de la vie et de la limitation des naissances reste inexplorć. La formation civique a fait 1’objet de prćoccupations seulement