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Notes critiąues
surestimes. Influence par le genre essai, il termine par des considćra-tions trós approximatives sur l’universitó et les intellectuels d’aujour-d’hui, qui ne rel£vent plus d’un colloque scientifiąue.
Ces quelques dćfauts inhćrents h. tout recueil collectif n’emp£-chent pas, heureusement, de trouver dans d’autres papiers maints apports nouveaux ou perspectives intóressantes pour 1’histoire de l’ćducation. II s’agit en gćnćral des articles qui sont de vraies ćtudes erudites fondćes sur une recherche inćdite. II peut s’agir aussi des points de vue d’universitaires allemands ou de germanistes firanęais sur les ćvolutions rdcentes du systóme universitaire d’outre-Rhin sur lesquels nous vivons trop, faute d’etudes franęaises, sur des stóróo-types. Nous ne pouvons les citer tous puisque le volume comporte, outre 1’introduction et la conclusion dues k F. Genton, pas moins de vingt articles. Releve du premier cas de figurę 1’intóressante ćtude de Philippe Alexandre (Nancy-II) sur « Jean-Baptiste Demangeon : un etudiant franęais a l’Universitć de Leipzig & l’ópoque de la Rćvolu-tion franęaise (1789-1794) ». A travers ce tómoignage d’un futur medecin sympathisant de la Rćvolution, attiró par les Lumtóres alle-mandes mais qui finit par etre expulse parce qu’on le soupęonne d’etre un agent subversif, nous mesurons tout le chemin qu’avaient encore a parcourir les universitós dćcadentes de la fin du XVIIIe siecle avant d’atteindre 1’iddal exigeant qu’allaient leur fixer bientót les neo-humanistes Humboldt et Schleiermacher. A 1’autre extreme de 1’echelle chronologique, au moment d’une crise encore plus pro-fonde, Fhistorien d’Oxford David Phillips nous montre les hdsitations et le pragmatisme des officiers anglais chargćs de rćformer les uni-versites nazifiees de leur zonę d’ occupation.
Dans la seconde perspective, plus pragmatique, du deuxi£me XXe siecle, dominent des contributions qui s’interrogent sur la dćnazifica-tion (Marcel Tambarin, Dijon), sur le syndrome de 1968 (Harry Pross, FU Berlin) et sur l’avenir de 1’idćal humboldtien a l’age de l’universite de masse. George Roche (Grenoble-III) pose meme la question fatidique : « Tuer Humboldt ? R6flexions sur le nouveau systeme educatif en Brandebourg ». La rćunification a en effet abouti a un remodelage profond de la carte universitaire des nouveaux Lauder, & un dćmantćlement des emprunts sovićtiques (comme le systeme des academies) et a une arrivee de personnel d’origine ouest-allemande chargć de remettre au niveau intemational des universitós vivant sous-tutelle politique (1). G. Roche montre, pour le Brandebourg, Pimportance des innovations (universitó « europćenne » de Francfort-sur-15 Oder, conęue comme un pont en direction de la
(1) Cf., sur ce point, 1’analyse du roman de Christoph Hein : Lejoueur de tango qui ddcrit runivers kafkaien des universitćs de RDA, due & Erast-Ulrich PinkerL