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Notes critiqu.es

qui peut apparaitre au premier abord comme un objet non identifie de la pedagogie. Si avec le second de ces ouvrages, qui fait correspondre une ceuvre a un homme, nous nous trouvons en terrain connu, le premier est 1’archeologie d’une « fortunę » pedagogique, pour reprendre une expression de Ferriere que les auteurs mettent en valeur. Et leur recherche vise a etablir comment s’est impose, en milieu suisse romand essentiellement, au sortir de la Grandę Guerre, ce qui est devenu un veritable slogan pedagogique autour duquel des praticiens et des theoriciens de 1’education ont cherche a se rassembler. Mais comme il y a des « fortunes de mer », il existe aussi des elaborations conceptuelłes manquees de themes pedagogiques, des « fortunes pedagogiques », si Ton veut, caracterisees par des malentendus et des rivalites dont on cherche a nous retracer ici la chronique.

Pour ce faire, les auteurs nous engagent d⁵ abord dans une sorte de recherche en patemitć pedagogique : mais il n’y a pas d’auteur singulier de la creation du terme d'ecole active ; son origine se trouve dans les usages collectifs de 1’Institut Jean-Jacques Rousseau de Geneve. De sorte que 1’histoire de l’invention et de la diffusion des idees sur 1’education a quoi ce livre veut contribuer est en definitive celle d’un milieu et non pas celle d’un auteur. Premiere desillusion pour ceux qui reveraient d’une histoire des grands auteurs. Seconde desillusion : les differents auteurs/acteurs de Yecole active ont ete incapables de s’entendre sur un contenu univoque de ce qu’ils enten-daient les uns et les autres par ce terme. Et la demonstration foumie par ce petit livre est eloquente : des controverses « scientifiques » entre Ferriere et Bovet, cntre Claparede et Ferriere jusqu’aux debats d’un congres d’organisation enseignante, on assiste a cette incapacite a s'entendre sur le discours qui prend 1’education pour propos.

Le terme d'ecole active, remarquait d’ailleurs Bovet, « se prete assez mai a une analyse logique ». Les raisons de cette deficience sont pour nos trois auteurs de plusieurs sortes : en premier lieu, on trouvera dans 1’heritage de l'Arbeitsschule de Kerschensteiner, qui a directement influence les tenants de Yecole active, des malentendus qui perdureront, notamment sur 1’assimilation du travail ou de 1’acti-vite au travail manuel; mais c’est aussi le changement de statut corre-latif du travail au debut du XX^e siecle dans les societćs occidentales et des fonctions de 1’ecole (preparation a une profession ou introduc-tion a une culture ?) qui etait en jeu dans ce debat, sans que les acteurs en aient ete pleinement conscients. De plus, cette volontć de rendre les enfants actifs s’operait dans la meconnaissance de la tradi-tion herbartienne qui avait thematise ce souci par la place donnće h. Yinteret : de sorte que les partisans de Yecole active se posaient en rupture par rapport au herbartianisme, quand ils en ćtaient en fait les continuateurs (notamment k travers 1’importance que prennent, chez