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Notes critiqu.es
Dans un eiwironnement institutionnel proche de celui de FAlle-magne, les Espagnols inaugurent une formule manifestement plus općrationnelle : les ouvriers sollicitós ont ćte nombreux, largement recrutós au sein des associations catalane et castillane d’histoire de 1’ćducation (17 contributeurs au premier volume, 44 au second, 60 au troisióme). II faut reconnaitre au metteur en oeuvre, Buenaventura Delgado Criado, professeur a Barcelonę, une grandę efficacite puis-que le programme a ete bouclć dans les temps ; un grand courage aussi, car il a beaucoup donnę lui-meme comme auteur de notices. On doit, enfin, lui savoir gre d’avoir produit un objet matćriellement irrć-prochable, conęu pour etre consultć et manipule.
Comment apprćcier ces volumes et les utiliser ? Disons d’emblee que les cadres du plan, identiques pour chaque periode, restent tres vastes : politique et pensće pćdagogiques en gćnćral, puis pedagogues marquants et institutions ćducatives, ces chapitres etant sćpares entre ce qui releve de 1’Eglise catholique et ce qui releve de 1’Etat. En n’adoptant pas de plan prćconęu strict et systematique, le coordina-teur a laisse le champ librę aux prćoccupations des historiens de 1’ćducation espagnole : l’ouvrage etablit un bilan des connaissances accumulees, beaucoup plus qu’il n’ouvre des perspectives. Autre-ment dit, il reflete assez exactement l’historiographie mais n’expose pas de problematiques.
En consequence, 1’importance qui est accordee aux sujets traites varie surtout en fonction de celle qu’ elle occupe dans la bibliographie existante. Ce parti entraine inevitablement des incoherences, surtout des inegalites de traitement. On observe par exemple que, dans le troisieme volume, la part proprement « pedagogique » est beaucoup plus lourde que dans les autres ; 1’enseignement superieur y est, en revanche, expedie en quelques lignes, alors que les universites font 1’objet de notices individuelles parfois tres dćveloppees dans le volume precedent, consacre a l’epoque modeme. Les redites ne sont pas evitees, en particulier a propos des personnages importants : Isi-dore de Seville, par exemple, fait 1’objet d’un chapitre a part (t. 1, pp. 168-178), tout en etant la piece maitresse de celui qui est consacrć a 1’education wisigothique en generał (pp. 127-148); le Cardinal de Cisneros est « biographie » et son ceuvre analysee en maints passages du tome 2. D’une faęon generale, les courants pedagogiques, les mises au point sur les politiques et les institutions sont bien traitós. En revanche, il existe des lacunes : Fhistoire des contenus intellectuels
Griindung des Deutschen Reiches, Karl-Emst Jeismann et Peter Lundgreen ćd.,1987 ; t. IV, 1870-1918, Von der Reichsgriindung bis zum Ende des Erstebs Weltkriegs, C. Berg ćd., 1991 ; t. V, 1918-1945. Die Weimarer Republik und die nationalsozialis-tische Diktatur, Dieter Langewiesche et Heinz-Elmar Tenorth ćd.,1989.