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conservation, le monument apparait alors comme un heritage collectif qui doit profiter au milieu.
Quand la Fondadon HCQ dęci de finalement de collaborer avec la SHG, on assiste alors a 1’amorce
d'un virage important au sein de la Fondadon en ce qui a trait a son approche de conservation. Le
projet du manoir Fraser est en effet un terrain d’essai d’une nouvelle approche de conservadon qui.
dans la foulee de l’ćvoludon de la notion de patrimoine, a comme objecdf de faciliter l’acces et
1’udlisadon des sites et des lieux proteges par la Fondadon HCQ aux collectivitćs qui veulent
prendre en main leur patrimoine. Serge G. Morin avoue a la SHG en 1989:
Nous explorons quelque$ scćnanos qui nous permettront d’atteindrc une plus grandę panicipation de la part des socićtćs comme la vótre dans l'utilisation des proprićtćs que nous possćdons. Je ne vous cache pas que le projet du manoir Fraser fait figurę de proue dans les changements que nous dćsirons apporter".
Les intentions de la Fondadon HCQ de favoriser la participation des acteurs locaux dans la misę en valeurdu monument doivent toutefois rejoindre certains objectifs fondamentaux de I 'organisme montrealais. L’analyse de la correspondance entre la SHG et la Fondation HCQ met en lumiere certaines condidons qui regiront la panicipation des acteurs locaux. Pour la Fondation HCQ, il est d’abord primordial que la communautó manifeste son interet dans la reutilisation du manoir Fraser. Le projet. meme s’il est viable, doit etre appuye par la populadon plutót que provenir uniquement d'un groupe restreint d’intervenants. A cet egard, la petition de la SHG semble avoirete une inidative determinantę. Selon la Fondation, cette volonte populaire doit aussi se traduire par une contribudon du milieu au financement du projet comme le souligne Serge G. Morin:
[N]ous aimerions que la population manifeste son intćret par un apport tangible, meme s’il est modeste, a la restauration du sile. Pour nous, ce serait une dćmonstration rćelle de fintóret de la population envers son patrimoine»w.
De plus, la panicipation du milieu doit se faire par 1’entremise d’un organisme local serieux avec qui la Fondation conclurait une entente de partenariat. L’organisme local serait alors designe comme le maitre d’oeuvre du projet de restauration, mais aussi comme l’exploitant du site une fois la reaffectation effectuee65. De plus, comme ce fut le cas avec la SHG, la Fondation laisse une grandę marge de manoeuvre a son partenaire local en ce qui a trait a la perception du monument et “ Fondation HCQ 4 SHG, 2 mars 1989 ASHG. fonds 2. dossier 2.
“ Fondation HCQ 4 SHG, 30 janvier 1990, ASHG. fonds 2, dossier 2.
“ Dans la mesure oii aucun organisme dćj4 constituć ne veut s’impliquer, les adminisirateurs proposent meme de constituer un chapitre local de la Fondation qui aurait comme r61e d'administrer les proprićtós de la Fondation HCQ dans la rśgion. Fondation HCQ 4 SHG, 25 juillet 1989 ASHG, fonds 2, dossier 2.