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Notes critiąues
Dans la deuxi6me partie, les auteurs analysent comment la CGT « unifiće depuis 1943, ne rćsista pas a la tourmente ». Les debats sur le refórendum constitutionnel et sur le cumul des mandats politiąues et syndicaux revelent les desaccords politiąues strategiąues entre ex-unitaires et ex-confedćres. Les auteurs decrivent comment les ex-uni-taires prennent progressivement le contróle d’une organisation prise dans la politisation croissante de sa vie inteme. Les specialistes trou-veront peu d’elements nouveaux dans cette narration des premices de la scission mais le recit met bien en perspective le processus qui conduit un syndicalisme au faite de sa puissance vers son eclatement. On s’attend neanmoins a ce que le centre federal livre ąueląues faits inćdits dans la partie consacree a la FEN.
Les auteurs analysent effectivement en detail 1’histoire de la FEN depuis la resistance jusqu’a la scission. Ils tentent notamment de mettre en evidence les raisons du choix en faveur de 1’autonomie. II y a d’abord un rapport de force defavorable aux ex-unitaires. Le cou-rant majoritaire ne manque ni de cadres ni d’une base solidaire pour se mesurer a la force militante communiste. La majorite peut s’appu-yer sur une base dont 1’attachement a 1’ unitę pour la defense de la lai-cite et du service public est un sentiment tres fort et qui ne comprend pas la politisation croissante de 1’organisation, denoncee des 1945, par les dirigeants du SNI. Les adherents ne comprennent pas plus les nombreux obstacles auxquels se heurtent les enseignants dans la confederation : greves organisees contrę les instituteurs, rejet du can-didat de la FEN a la direction de 1’UGFF (Union generale des fonc-tionnaires de France-CGT). Ils tiennent tres largement a conserver 1’autonomie comme 1’integritć du patrimoine institutionnel et organi-sationnel de la FEN. Malgre ce contexte difficile, les auteurs prennent soin de souligner que la FEN a cherche jusqu’au demier moment a eviter la rupture. Les dirigeants federaux, dont plusieurs participaient au groupe FO, ont ete surpris par la decision de la scission qu’ils ne soutiennent pas, mais qu’ils ne subissent pas pour autant. Les auteurs decrivent comment les differentes composantes reagissent a la crise provoquee par le groupe Force Ouvriere : les debats et les rapports de force dans les principaux syndicats, V organisation et les resultats du referendum qui decide du choix en faveur de 1’autonomie. Ils analysent, enfin, comment la FEN a reussi a faire cohabiter les tendances en structurant sur leur base le pouvoir au sein de la FEN, autorisant dans un premier temps la double affiliation, et connaissant tres vite le succes en terme d’adhesions.
Malgre certains details, l’ouvrage ne livre pas róellement une lumiere nouvelle sur cet episode crucial du syndicalisme franęais. Ce n’etait peut-etre pas le but. Une plus grandę attention pour l’extraor-dinaire « ruee syndicale » que connait la CGT pendant trois annćes n’aurait cependant pas ćtć sans interet. La faiblesse tant dćcrite et