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Ućducation dans la Peninsule iberiąue
La medecine k Salamanąue, comme a Valladolid ou Lerida, connut ćgalement un grand developpement, dont temoignent non seu-lement les noms de certains raaltres mais aussi les nombreux traites sur la peste et les ćpidćmies qui parurent alors. En etroite correlation avec 1’ćtude de la mćdecine, une chaire d’astrologie, de geometrie et d’arithmćtique fut creće en 1411, oii s’illustrerent 1’astronome et mathćmaticien Abraham Zacut et le mathćmaticien Pedro Ciruelo ; le couvent dominicain de San Esteban abritait aussi une chaire d’astrologie et de mathematiques. A la suitę des recommandations de Raymond Lulle, le canon 24 du concile de Vienne de 1311 avait prescrit aux universitćs de Salamanque, Bologne, Paris et Oxford 1’entretien de chaires d’hebreu, de chaldćen et d’ aiabe mais, comme ailłeurs, ces prescriptions ne furent pas appliquees & Salamanque avant le XVIe sićcle ; l’expulsion des juifs et des musulmans, qui s’accompagna de la conversion d’une partie des membres des anciennes communautes, rendit nćcessaire un tel enseignement tout en foumissant a l’univer-sitć des spćcialistes en la matićre.
La facultć des arts disposait de deux chaires depuis les statuts de 1254 ; au XVC sićcle s’y ajoutórent une chaire de logique et deux de grammaire. Modeste tout au long des XIIIe et XIVe sićcles, la facultć des arts commenęa a jouer un role de plus en plus important par la suitę. Beaucoup de grands personnages regenterent la chaire de philo-sophie morale de l’universite et les connaissances alors acquises mar-quent leurs oeuvres et leurs choix intellectuels : face a l’orthodoxie d'un Luis de Valladolid, qui avait etudie les arts et la theologie a Val-ladolid et a Toulouse, ou d’un Juan de Torquemada, qui fit ses etudes a Salamanque et Paris, Alfonso de Madrigal el Tostado (1410-1455) qui etait maitre es Arts en 1431, Pedro Martmez de Ósma (c.1420-1480) qui regenta la chaire de philosophie morale jusqu’en 1463, Hemando de Talavera (1428-1507) qui lui succeda, Fernando de Roa (c. 1448-1502) qui l’exeręa entre 1473 et 1494, et enfin Antonio de Nebrija (1441-1522), qui occupa entre 1475 et 1487 la chaire de grammaire, constituent un courant «hćterodoxe» et fecond qui temoigne d’unc reelle sensibilite aux courants thomistes et huma-nistes ; les attaques de Nebrija a 1’encontre de ses collegues de 1’uni-versite, dont il fustige 1’ignorance du latin et de la grammaire, rele-vent plus du domaine des querelles intemes et personnelles que d’un quelconque retard intellectuel de 1’institution.
Prćvu des la fin du XIIIe siecle, 1’enseignement de la theologie ne fut une realite a Salamanque que dans les annees 1380, en relation avec le Schisme et la politique des papes d’Avignon ; en 1416, cinq chaires furent instituees a Salamanque, dont trois a Funiversite, tan-dis que Valladolid reęut de Martin V, en 1418, la confirmation de la crćation d’une chaire de theologie qui lui avait etó promise par Benoit