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L ’education dans la Peninsule iberiąue
Si certaines municipalites s’ćtaient associees avec le chapitre de la cathćdrale pour assurer aux enfants de la ville un enseignement pri-maire - le trmum des Sciences du langage d’autres prirent seules l’initiative de financer des ćtudes d’arts - essentiellement le ąuadri-vium - et meme de droit. Dix ecoles d’arts furent ouvertes dans diverses villes du royaume de Valence entre 1334 et 1374 et six appa-rurent en Catalogne entre 1293 (a Montblanch) et 1499 (a Reus), celle de Barcelonę datant de 1391 ; dans le studium de Cervera, fondć en 1318, des bacheliers formerent une compagnie pour regir les etudes de grammaire et de logiąue en 1440-1441. En Aragon, huit studia d’arts apparurent entre 1268 (Barbastro) et 1488 (Jaca), dont certains prćtendaient obtenir le statut de studia generalia, c’est-a-dire d’uni-versitós. En Castille, od des ćcoles d’arts sont documentees a Soria en 1285, & Madrid en 1346, a Sepulveda en 1397 et a Jerez de la Fron-tera en 1484, la ville de Burgos versait en 1403 un salaire a un lecteur de leges qui enseignait le droit civil. Dans d’innombrables villes enfin, surtout en Catalogne et en Aragon, des mćdecins enseignaient la pratiąue de leur mćtier & des ćl&ves qui, a la fm de leur apprentis-sage, devaient passer un examen devant la municipalite avant de pou-voir exercer & leur tour.
La noblesse, comme les ćlites urbaines, se soucia de 1’education de ses descendants et, des le debut du XIVe siecle, des traites d’education et autres « Regimes des Princes » virent le jour, sous la plume de philosophes comme Raymond Lulle ou de nobles comme 1’infant don Juan Manuel. L’ensemble des traites d’education rediges par la suitę insista sur la necessite de la connaissance des lettres tout autant que celle des armes pour les enfants nobles. Alphonse X de Castille, dans la IIe Partida (c. 1270-1280), avait effectivement indique que le roi devait « apprendre les savoirs car, grace a eux, il comprendra mieux les affaires des rois et saura mieux agir », qu’il devait savoir lirę pour mieux garder les secrets et connaitre les hauts faits du passe, et qu'il etait bon qu’il apprit « de tous les savoirs pour pouvoir en tirer profit » ; mais Veducation du futur roi passait aussi, a 1’adoles-cence, par f enseignement de « comment savoir chevaucher et chasser et jouer a toutes sortes de jeux et user toutes sortes d’armes ». A la cour ou grace a des precepteurs particuliers ou encore chez d’autres nobles, les enfants de 1’aristocratie recevaient donc une formation intellectuelle et militaire qui suscita, pendant tout le XVe siecle, d’innombrables polćmiques sur les rapports entre les armes et les lettres.
Si l’aversion du jeune Pedro Nino (1378-1453), futur comte de Buelna, pour les lettres, que son ćcuyer-biographe consid&re comme inutiles a 1’education d’un noble, trouve un dcho dans le traite De educatione (1505) du napolitain Antonio de Ferrariis, qui affirme que