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L’education dans la Pćninsule iberiąue
bibliotheąues y rćvelent l’existence de psautiers pour 1’apprentissage de la lecture et de manuels et florileges, comme le Liber Questionum d’Alcobaęa qui couvre le domaine des Saintes Ecritures. Les ecoles cathedrales ou collćgiales ou etait enseignće la grammaire se multi-plierent au cours du XIIIe siecle dans 1’ensemble de la Pćninsule : Guimaraes en avait une en 1228, Lenda et Tudela en 1230, Calahorra en 1240, Sangiiesa en 1241, Seville en 1254 - six ans apres sa recon-quete - et Olite en 1300.
Les chapitres des cathedrales et abbayes seculieres prirent egale-ment des mesures pour faciliter la poursuite d’etudes dans des centres lointains et spćcialises, parfois etrangers, comme Bologne pour le droit canonique et civil, mais aussi Montpellier, Saleme, Paris - oii ćtudierent un flis du roi de Castiłle vers 1250 et un flis illegitime du roi d’Aragon en 1281 -, et meme Oxford ou des Espagnols suivaient les cours de philosophie naturelle donnćs par Roger Bacon (c.1220-1292). Le chapitre de Compostełle permit ainsi en 1169 a ceux de ses membres qui voudraient s’adonner aux ćtudes de continuer a perce-voir leurs bćnćfices in absentia ; le roi du Portugal Sanche Ier alloua en 1192 une somme annuelle aux chanoines de Santa Cruz de Coimbre qui partiraient etudier in partibus Galliae; l’ćveque de Saragosse Raymond de Castillazuelo (1184-1199) donna ćgalement aux chanoines aragonais les moyens nćcessaires pour aller etudier la theologie. En 1250, tandis que l’ćveque de Burgos reitćrait les dispo-sitions relatives au maintien des rentes pour les chanoines et preben-diers « pendant qu’ils residaient dans les ecoles », les chapitres d'Avila et de Salamanque durent adopter des mesures destinees a limiter le nombre des membres autorises a s’absenter pour raison d’etudes. Parallełement, les chapitres iberiques accueillirent de nom-breux etrangers, souvent attires par les facilites d’acces a la « doctrine des Arabes », c’est-a-dire aux ouvrages scientifiques, medicaux et philosophiques qui circulaient dans la Pćninsule et ćtaient traduits a Leon, Pampelune, Segovie, Tudela, Tolede et Barcelonę : 1’Anglais Robert de Chester fut ainsi chanoine de Pampelune vers 1143-1145.
Les rois recrutaient dans les chapitres des archeveches et eveches de leurs royaumes chanceliers, notaires, ecrivains et conseillers. Mais convaincus que la Sagesse, a la fois attribut divin et but ultimę de l’acquisition du savoir, leur avait ete donnee en partage par Dieu, ce qui entrainait une lourde responsabilite envers Lui, ces memes rois prirent une part active a 1’ćducation de leur peuple. Les chroniqueurs Lucas de Tuy et Rodrigo Jimenez de Rada s’accordent pour attribuer au roi Alphonse VIII de Castiłle (1158-1214) la fondation d’un studium a Palencia et une politique d’attraction de savants italiens et franęais dans son royaume. Longtemps contestee, l’existence de