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• dans la nuiison, Ton pourvoit aux bcsoins pressants de quatre. Mes soins pour eux sonl continuels: chaque jour, exccpte le dimanche, je leur fais des confćrcnces Jusqu’a dix heures du soir.
* Cc jeunc homme que j‘ai charge de la surveillance du pensionnał, rendra hommage i la vćrite ; interru-gcz-le, Monscigneur, puisque j’ai perdu votre con-flance.
> Quelquc (latteur qu’il soit pour moi d’apprendre que mes ćl£vcs soient les premiers de leur classe, je ne saurais me resoudrc continucr 1’ćducation de ccux qul me restent, d'apres les traits d’ingratitude que j’ai eprouvćs de la part de ce jeunc ćtourdi...
» Ces details, Monseigneur, sont humiliants pour un honnete homme : ils m’ont jete dans un si grand decouragement que je vous supplie d’agrćer mon desistement. Pour dernier trait de mon dćvoueinent, je mvoblige a fairc honneur h toutes les dettcs que j’ai contractćes pour ce nowel ^lablissement. Je dois óOO livres pour assurer a la paroisse ce prcsbytere dont j’ai fait un petit palais ; je dois 300 livres pour la maison que j’ai occupee i Pont-Croix ; j’ai dćbourse 400 livres pour un dortoir et une classe ; j’ai fait les avances dc 300 livres pour les reparations urgentes de cette maison; je dois 132 livrcs pour six chandeliers et une croix pour mon ćglise, somme totalc de 1.232 'livrcs... » (1).
L’Eve.quc n’accepte pas sa dćmission, niais lui repro-che d’avoir manque au premier de scs devoirs en ne le mettant pas au courant des fautes graves dont il accuse ses elćves, et de s’ćtre plaint en termes trop amers. Puis il l'exhorte paternellemcnt a supporter les contradictions et les humiliations en vue de la grandę
• ceuvre h accomplir.
(\) Archives dc PEvfcM.
Un peu rćconforte, Pabbć Rochedreux se plaint tout dc mćme des « rapports indiscrets des confreres > qui 1’accusenl de mai employer 1'argent du Sęminaire, et il ajoute : « Si ce n'ouvel etablrsseinent mćrite encore votre conflancc, daignez y envoyer quelqu’un pour en connailre la rógle et pour juger du cours d’etude que j’y ai ćtabli. MM. Olitrault et Guardon ont eu l'hon-nćtetć dc ine declarer quc mes elćves etaient les meil-leurs de leur college... *
II eut encore a se dćfendre du reprochc que luf faisaient ses confrfcres d’dtre d’un caractóre insocia-ble. 11 ócrit a M. Clanche, sceretaire de l’Evechć : « Me voil& condamnć saus appel, malgrć 1'evidcnce des faits que je pourrais produire pour ma justifleation si 1'on voulait 111’entendre sans prejugć. Depuis mon retour dans le diocćse, je n’ai eu de rclation qti*avec Mon-seigneur et avec vous. Connnent sc fait-il donc que des. ecclćsiastiques sc plaignent de ma mauvaise tćte et de mon amour-propre ? C’est une ćnigme pour moi... > Pauvre M. Rochedreux !
A la vćrite, il n’etait pas aime de ses confreres. M. Gloagucn, recteur de Cleden, « qui s’occupe depuis 3a ans i prćparer quelques ćleve$ au Sćminaire », ćcrit le 16 Mai 1809 a M. Clanche, au sujet du jeunc Jean Arhan (1), que Monseigneur lui a retire pour le inettre a 1’ćcole dc M. Rochedreux :
4 A 1’entendre (M. Rochedreux), ii n’y a que lui ni a Quimper ni ailleurs qui puisse former des ćlćves. Le vaste diocese dc Monseigneur ne prdsenteroit bien-tót que des ignorants si M. Rochedreux cessoit d’ensei-gner. On ne lui conteste pas son nierite, mais, je yous 1'assure franchcinent, on n’aime pas k voir en lui ce
(I) Ce jeunc homme qul avalt ulor* 2C an» el que *e» ramniades nppelalent • Arhan le Iwn Knręon », sera plu* lard recteur de Lenuon pendant .18 aiu et >• mourra en 1856. C'est un arrlł-re-nrand onele de M. Ic ehanolne Permu**. de M. Arhan. recteur de Ploudanlel, et de M. Arhun. recteur de Tn^guuc.