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des trajectoires historiques reelles ne pouvant que difficilement etre expliquees par le cadrc thćorique, celui-ci etant beaucoup trop rigide et ahistorique. Plutót que d’elaborer de nouveaux types et sous-types de regimes pour chaque decennie de l’evolution d’un regime, car un regime n’evolue evidemment pas de totalitaire, a post-totalitaire, a democratique, du jour au lendemain, nous croyons qułil faut plutót etudier la maniere dont certains regimes evoluent et changent avec le temps face a des pressions intemes et extemes.
Une quatrieme etude digne de mention est The Fali: A Comparative Study of the End of Communism in Czechoslovakia, East Germany, Hungary and Poland93 (2000). Dans cet ouvragc, Steven Saxonbcrg proposc un modele qui allie neo-institutionnalisme, psychologie politique et marxisme pour analyser la chute des regimes socialistes en Tchćcoslovaquie, RDA, Hongrie et Pologne. Dans son analyse dćtaillee, Saxonberg met 1’accent sur la question de la lćgitimite et propose le concept de «pragmatic acceptance » pour historieiser Ies differences dans les types de regimes et leur comportement en 1989. Selon lui, les variations dans les degres de « pragmatic acceptance » des differents pays, c’est-a-dire les variations dans le degre de reussite des regimes ^ faire accepter leur autorite a la population, permettraient d’expliquer les differences dans les chutes de regimes et les formes qu’elles ont revetues. Toutefois, 1’historicisation des differences se limite a la periode socialiste, remontant par exemple au « moment formateur » du Printemps de Prague de 1968, ce qui implique que les « antecedents critiques » de la periode pre-socialiste ne sont pas consideres dans Texplication. De plus, la Roumanie ne fait pas partie des cas etudies. Un des apports interessants de l’ouvrage, toutefois, est le recours a des entrevues (notamment avec des anciens membres des Politburo) ayant permis a quelques reprises de trancher entre des interpretations historiographiques concurrentes.
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Stcvcn Saxonberg. 2001. op cii.