A I examen des coupes (PI. VI, 2) on se rend compte que ces yetements furent tellement uses, quil n en subsiste qu une seule coucbe picturale originale (c. 3) ; qu'ils furent ensuite completement surpeints (c. 5 a 10). La solubilite, la composition et la strucłure indiquent qu’il sagit d une restauration tres ancienne.
Lusure et Ie surpeint constates aux v6tements verts et rouges se retrouvent a un degre variable, mais generalement inferieur, sur presque toute la surface des panneaux, y compris Ie visage des anges (PI. V).
Interprełation
Laspect peu satisfaisant du panneau VI (avec, toutefois, Ibeurcuse exception du manteau de brocart de Iange organistę) et surtout du II, est certainement dti a une usure generalis£e de la coucbe picturale. Cette altćration scmble ancienne, puisque Ie surpeint subsequent Ie parait egalement. La solubilite, la composition et la structure de celui-ci peuyent Ie faire classer au XV* ou au XVI0 siecle.
On rappelle ailleurs (p. 59) Ioperation de 1894 et ses consequences.
Obseruations
En octobre 1950, soit avant Ie traitement, Ie manteau de la Vierge etait bleu yerdatre et formait une taebe opaque, sans relief et sans qualites tactiles (PI. VIII, a gauebe et VHIbl8, l). Ceite observation devait faire pressentir un surpeint, surtout par comparaison du manteau de la Vierge avec celui de Dieu et de Saint Jean-Baptiste.
Le diagnostic estbetique est en concordance avec 1’analyse des coupes (PI. XI, 3 et XXIVbJ<\ l). La coucbe picturale originale (c. 3) se compose de trois sous-coucbes : la premiere, bleu&tre (e = dfc 48 (jł) a base de blanc de plomb et dazurite ; la seconde (e = rir 24 p.) de composition similaire ; la troisi&me, bleu fonce — Ie glacis — (e = 8-16 jx) formee de Iapis-Iazuli et de bant aqueux. La premiere coucbe de restauration (c. 4) est a base doutremer artificiel, la seconde (c. 5) de bleu de Prusse Iie ,,au vemis Enfin, deux coucbes de vernis rnodeme (c. 6) sont separees par un depót de „crasse”.
Interprełation
Ayant acquis la certitude du surpeint, nous avons pu dater celui-ci avec precision. En effet, la premiero coucbe de restauration (c. 4) est & base d’outremer artificiel, pigment invente en 1828 19. De plus, un document d’arcbives (cf. p. 54 et 56) donnę des precisions suffisantes pour indiquer que ce fut Ie restaurateur Donselaer qui, en 1859, appliqua ce surpeint... pour masquer les craquelures (PI. XI, l). Ce surpeint, nous en sommes conyaincus, donna pleine satisfaction pendant quelques annćes. Mais, peu a peu, la couleur deyint moins translucide et s assombrit, au point de faire disparaitre tous les details et de nuire conside-rablement a la sensation plastique et picturale. Ce meme pbenom^ne se produisit au panneau central (cf. p. 83 : surpeint generalise, au XIX0 s., de la prairie entre 1'Agneau et les Vierges-Martyres).
Apres avoir yerifie Tetat de conseryation de la peinture originale sous-jacente (e.a. PI. X, 2) on decida d’ enlever Ie surpeint. L’operation rcspecta scrupuleusement les glacis. Le resultat obtenu (PI. VIII, a droite ; X, 3 ; VIIIbls, 2 et XXIVb5s, 2) doit etre considere comme plus que satisfaisant.
19 J.B. Guimel communiqua ta Jdcouvctlc h la Socićtć tTEncouragcment le 4 fćvrier 1828. Gmelin publia son proeddd le 22 mars dc la mfime annće. En 1830. Gulmel construisit une uslne qul alluit produire routremer artificiel cn ąunnlitćs industricllcs.
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