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enfer entre les races, les sexes, les peaux et les couleurs, les religions et les rumeurs. Un chaudron qui brule les ames alienees par la haine. Une mort qui renait dans le coeur, une ragę qui sourd de nos membres, une compulsion a tucr, violer, repandre la terreur. Un paroxysme de malheur, de misere et de douleur. Une prison pour le coeur. Une chaine qui broie Pesclave de sa folie meurtrićre. Au-dela des mots, je vois le delire de celui qui a peur, de celui qui a mai, de celles qui se meurent en pleurant. La victime et le bourreau. Celui qui subit la violence. Celui qui jouit de la souffrance. Celui qui choisit de torturer. Celui qu’on abandonne au seuil de la mort, parce qu’il n’a pas dit oui k 1'oppresseur, parce qu’il a refuse de trahir, parce qu’il a osć s’affirmer en homme de pensee. Au-dela des mots, je sais le paradoxe. II la dśsigne du doigt. LMnfmie detresse d’une mdre qui meurt en couches et la venue d’un enfant innocent, infmiment seul au monde. L’infiniment grand et Pinfinitesimal, le tout et le rien, qui ne font qu’un comme la vie est unie a la mort. Comme Peau d’un amour eteint le feu d’une haine, comme la guerre s’apaise entre eux. Comme le symbole se rćpand dans les traditions. Un symbole muet Une emotion intense, vibrant telle une notę pure, cristalline, un chant silencieux qui viendrait de Parne d’un enfant. Le souhait qu’un jour la liberte, Pegalitć et la ffatemite surgissent enfin des tćnebres abstraites du papier. Au-dela des mots, je te donnę le refuge de mes bras qui te serrent, la terre qui t’a nourrie, le vent qui f a bercee, la nuit qui a veille sur toi. C’est la chaleur de ton visage, et les battements de ton coeur, c’est la bonte de cette image et tes sourires pour notre espoir. Au-dela des mots, il y a Pamour. II y a la vie. II y a Pespoir. Ilsplantent tous les deux des aiguilles dans despoupees a 1'ejfigie du personnel medical, de la Du Fol et du Poete. Une etoile, une flamme, une poignee de main. Un petit geste d’amitie vers un enfant abandonne, un geste intimide par ce regard qui refuse la pitie. Une pietre avancee vers la solidarite qui recule lorsqu’on discute intćrets pecuniers. Au-dela des mots, il y a le hasard, la chance, la providence. Le destin. Les va-et-vient du devenir. L’evolution des mentalitćs, les revolutions ratees. Le temps du soupir sur une corde brisee, le temps des adieux dans le fond de tes yeux. Le temps d’une histoire interdite au musee de la memoire. Le temps pour oublier un fond de desespoir, et boirc k la sante d’une nouvelle vie. II reprend ses paroles incantatoires : Au-dela de la vie, il y a la mort. Au-dela de la mort, il y a la vie. Une chaine de diamants qui se transmet par le temps.