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I). — Les pastcurs remplacćs, rai son du serment, cessent-ils d'ćtre les seuls vrais ot Ićgitimcs pastcurs ?
R. — Non ; ils no cosscnt pas d’etre łes seuls vrais ot legitimes pastcurs dc lours poroisses. puisque DIcu, ni 1'Eglise, no leur a point ótć lour juridiction, et qu,eux-»u*mes n’y ont pas renonce. Ce serait donc un crinic que de leur dćsobóir en choses spirituelles. II* sont les seuls pastcurs do lours paroisses, puisque ceux qui pretendent les y remplacer, n’y ont aucune mission, aucune juridiction. ćtant intrus, c’est-il-dire, entres d’cux-memes dans le gouvernemcnt des fidólcsr sans droit et sans autoritć pour les comluire et les diriger ; ils vienncnt d'ailleurs quc par la porte ; c’est-&-dire, par uno autre voic que par 1’Eglise, par la voie teinporclle, ascendit aliundc. a) Ce sont des loups, des voleurs et des larrons.
D. — Quel inoyen avons-nous donc dc distinguer les vrais pastcurs d’avec les faux.
R. — Ce inoyen est la inission qu’ils on reęuo de 1’Eglise oatholique. apostolique et romaine. et leur adhesion ił cette Eglisc, la seule ótablie par J.-C., qui les reconnait pour pastcurs. ()r, les evequcs, les rec-tcurs qui, jusqu’a rótablissemcnt des pretondus pastcurs constitutionncls, gouvemaicnt 1’ćglise de France, ont rcęu cette mission, et se font gloire de cette adhesion que ratifie 1’Eglise universclle. Ils sont catholiques. puisqu’ils tiennent a tous les catholiques du tnonde entier, et en sont avoućs pour tcls. Ils sont aposto!iques, puisqu’ils montrent unc chalne dc suc-cession non interrompue jusqu'aux apótres. Ils sont roinains, puisque le pontife de Ronie les a ćtahlis, ct approuve leur conduite dans ses brefs. b) Ils sont donc les seuls, les vrais, les legitimes pastcurs. Ccux, au contraire, que Ton nonimc intrus, n’ont ni cette
o) S. Je»n, c. 10, I. — b) Brrfs du 10 F<v. ft 1S Avrll 1701.
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institution dc 1’ćglisc catholique, npostoliąuo ct
romaine, ni cette adhesion 3 la vrnie ćglise de J.-C.
lis ne sont ni catholiqiifs, puisque leur eglise nc
s'etcnd pas au-dela du territoirc franęais ; ni aposto-
li(|ues, puisqu’iłs ne tienncnt ni a la doctrine, ni 3 la
succcssion des apótres ; ni romains, puisquc de fait, . *fl
par leur schisme, ils se sont sepures dc la coininu-
nion dc Ronie, quHcs frappe de censure. lis sont donc
faux pasteurs, n'avnnt pas tous ces caract^res que
doivent avoir tous les vrais pasteurs de Legli se.
I). — Quoi ! vous m’epouvantez ! Quels maux ne vnnt donc pas faire les inlrtis, s’ils n’ont aucune juridiction, comme vous le prctendcz ? Cela est-il hien rrrtain ?
R. — Ils n’ont aucune juridiction ; rien dc plus sur. La juridiction est le droit et le pouvoir de gou-vcrncr les ames ; c’est-3-dirc, d’al>soudre des peches, dc celehrcr des niariages, dc faire des lois en matićre spiriluelie, etc. ()r, dc qui les intrus les auraient reęus cc droit et ce pouvoir ahsoluincnt indispensahlcs, puisque, sans cela, aucun de leurs actes judiciels ifcsł valide, comme 1’assure le saint Concile de Trenie, n) Concile universel, et par consćquent, oracie infail-lible du S. Esprit, qui parle par lui ? Cc n'est pas du 1'ape, qui ne leur a point donnć de mission ; cc n’est pas de 1’Eglise univcrselle, a djui ils ne se sont pas-menie adresses, et dont ils n’ont pas suivis les dispo-sitions ni la disciplinc, dans la prćtendue rćccption de leurs pouvoirs ; ce n'est pas des ćvćqucs qui les ont consacres, ou leur ont donnę leur institution illu-. toire, puisque ces evćques n’etaient point coinmis a cet effet par Legl i se, ct qu'agissant sculement en vertu de leur siege, ils n'avaient de pouvoir que sur leur dioc^se. Ces evequcs intrus n*ont donc reęu leur
up (4jn. i\r Trrnlr, tu. 14, #. 7.