Au moment dc la Rćvolution, lc rccteur de Mdląc «tait Gulllaume Guillou, nć a Mellac meme en 1728 (1). Nonnne en 1700 yicaire de sa paroisse natale, il devint einq ans plus tard rectcur dc I,othea, et rcvint en 1783 a Mellac, comme chcf de paroisse:
Appelć 5 la maison commune, lc 14 Norenibre 1791, par la niunicipalitć, Tabbe Guillou promet d'ćtrc lidćlc i la nation, au roi et aux lois et dc maintenir, « sauf 1'honneur de Dieu, sa foi, sa rcligion et sii cons-cience », la Constitution decretec par TAsseinblee na-tionalc et acceptće par le roi. Au-dcssous de sa signa-ture, nous lisous : « Rćtracte tout aussitót ecrit, et si je l’avais proferć de bouche en public, j’en aurais fait amende honorable * (2).
Quand lc sermcnt a la Constitution civile du clergć devint obligatoire pour les fonctionnaircs, M. Guillou le refusa ncttement, ainsi que son vicaire, l'abl>ć AufTrct (3). Sa dcrnierc signature aux registres dc la paroisse cst du 28 Novcmbrc 1791. Le 0 Deccmbre sui-vant, il etuit arretć ct conduit en prison nu chAteau de Brest. Quant a 1'abbć AulTrct, il continua son minis-tóre dans la paroisse jusqu'au 10 Aout 1792, puis emi-gra en Espagne lc 29 Scptenibre suivant.
En Mai 1792, M. Guillou fit auprfcs du Dópartement, en vue de son elargisscment, unc demarche qui n’eut aucun succ&s (4). Lc 4 Aout suivant, il optait pour la deportation en Espagne, mais il dut & ses infirinitćs de rcster en France (5). Conduit le 12 Aout aux Cafnici ns d’Audiernc, il est transferć 5 la Retraite de Quim-per le 15 Janvier 1793, puis avant la ftn du mois, a 1’ancienne abbaye de Kerlol (0). De Quimpcr, il passe.
(1) F. Qulnlou, Un Conftsttur de la fol eout lu lUuolution, Guli-łaume Guillou, recie ar de Mellac. 1919.
(2) Archlvci ni u nic i pa Im dc Mrlluc.
(3) Pcyron, Documenl* pour nerulr.... loro# I# p. 125,
(Il Ibid., torac 11, lit.
(5) Ibid., toinc II, 110, 116.
(6) Ibid., tom# II, 123-124.
en Novembre 1793, ani Capucins de Landerncau, puis, le 3 Fćvrier 1795, il revient a Quimpcr, d’ou il est elargi vcrs le debut '«TAvril (1).
Dc rctour 5 Mellac, M. Guillou n’y.resla pas long-temps tranąuille. Pour plus dc sćcurjte, il devait sans doute fairc lcs fonctions du culte au chuteau de Kcr-nault. Le 29 Juin 1795, le district de Quimperlć « con-sidćranl que les pretres inscrmcntes refusenl de fairc Jes fonctions ecclesiastiąues dans le tempie indujuó pour chaquc commune et preferent des cha{>elles et •menie des maisons parliculićres, nrretc que M. Guillou ci-devaut cure de Mellac, Rannou ci-devant cure de Tr£m£vćn, Boezedan ci-devant cure de Baye, Forget ex-vicaire de Quiinperlć, seront mis cn etat dłarresta-tion pour etre conduits 5 Quimper » (2). Devant cette inenace. 1’abbe Guillou quitte sa paroisse. Le 21 Scp-tembrc, il signe la * Lettrc encyclique des pretres asser-mentes dc la villc dc Quiinper aux ministres du cullc calholique, apostoliquc et romaine qui trasaillent dans lcs canipagncs » (3). A cette epoque, il se trouve en territoire de la commune d’Ergue-Gab?ric (4). Pour avoir rcfuse le-serment esige par la loi du 7 Vcndć-iniaire an IV (29 Septcinbre 1795), il fut arrete et interne le 15 Nosembrc au ci-dcvant college de Quiin-pcr. Au debut de Noscmbre 1796 (5), il fut autorise. a se retirer dans son ancicnne paroisse, sous la condi-tion de preter le serment de fidelite a la Bepublique et dc ne causer aucun trouble ni par scs actions ni par ses discours. Cc serment, il le prdta en la maison com-munc de Mellac, lc 16 Brumairc an IV (7 Noscmbre 1796 (6). Son eglisc et son presbytćre etant sous sł-
(11 Pfjrron, Dominem* pour *trvir.... toiur II,
(2) Pcyron. op. cli.. II. 113.
(3) Ibid.. II. 2*1. %ą.
<4) (JulniAU. op. cii., p. *7. v
<5> Pcyron, II. IW.
1*1 Quinlou, op. cii., p. 69.