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dc}iuis 2 poslcs. Le renfort parti pour Vanncs n’est point parti, on le dit en Ycndec.
Mercredi 30 Oclobre. — Les 2 postes sont arri-veos hier. On a cnvoyć hicr ii Carhaix les personnes qui ćtaient restćes en nrrestation aux Ursulines tle Landerneau pour causc de vieillcsse ou dMnlirmitćs. Les troupes envoyćes au secours de Vannes n’ont pas pousse jusqu’ii la Ycndćc : elles sont restćes a Quim-porlć jusqu'a Yannes, et ont refusć (c’cst-a-dirc la force armee) d’aller en Yendće : les troupes de ligne s’v sont rendues. 11 part aujourd’hui de nouvcnux secours pour cettc Vendćc qui devient Tobjct de ia tcrreur des rćpublicains, par les renforts que rcę.oit 1’nrmće calholiquc et les progrćs qu’elle fait. Toutc '.a furce armee dc Landerneau part, ainsi que 000 hora-mes de Brest. Mon pauvre cousin I-abouret cst ren-fermć au chateau dc Brest et menace dc sa place, seul soutien d’une faunie et de 2 cnfants. Hćlas ! tous les gens vcrtucux gćmisscnt sous 1’oppression. Pouvait-iI etre ćpargne ? Mon oucie 1’abbe, qui cst logć au chateau de Brest avcc les autres pretres, dans unc espćce de mansardę sans cheminće, cst, dit-on, incommode. Dieu veuille le conserver malgrć dc si mauvais traitc-mcnts.
La barbarie des tyrans rćpublicains n’ayanl nul irein, dcvient chatjue jour plus alTreuse : 28 des pau-vres prćtrcs inflrmes qui, suivant les decrcts s’etaient rcndus volontairemcnt en urrestation h Quimper, sont arrives aujourd'hui cn charrette a Landerneau, et seront transferćs au ch&teau du Taureau, ou les autres les suivront bientót. On a donnć pour prison pendant la nuit, a ces respectables ministres et confesseurs du Dieu vivant, Tćglise de Saint-Julien, et un peu de paille pour lit : leurs conducteurs leur parlaienl avec une brutalite pire que paienne, ct eux marchaient et 'olieissaient avec cette paix, cettc soumission, ccttc
douccur de caracterc des seuis vrais chrćtiens cjui se font gloire de professer la religion. Ah ! cominent pcut-on Icur dćclarer la guerre ?
Somcdi 16 Nouembfe 1793. —1 Les pretres qui ćtaient a (Juimper ont tous ćtć transfćrćs sans excep-tion a Landerneau ou ils doivenl resler : ils sont logos atix Capuclns.
A Saint-Pol. on fait tout plcin d’arrestations. Mmes dc Coatancours. du Iloslan, de Kernoter, de Roc'li-caezre, etc... sont enfermćes k la Retraitc ou on est ccpendant fort gai. La semaine derniere, le courricr de Paris a ćte oblige de nous venir par la Normandie : tout autre passage ćtimt occupć par 1'armće catholi-(|ue. qui a pris Vitrć, Fougeres, Doi, etc... On dit menie qu’elle est actuellement k Dinan.
Les pauvres pretres qui sont vcnus k Landerneau en charrette y sont arrivćs par un temps afTreux. Quelle vertu que cclle dc ces respectables ministres du Seigneur ! Je les vis, le soir de leur arrivec, c’est-śHlirc le mereredi 6 : ils manquaient ahsoluincnt <le tout, et on n*avąit nieme pas prćpure un seul pain pour eux. La plupart n’uvaicnl pas le sou, et dans cet etat, ils ćtaient cal mes et mem? gais. Tous les nristo-crates s'empressćrent de leur apporter du pain. de la soupc et cnfin ce que chacun pouvait donner. Jeudi. ils furent encore nourris par les habitnnts de la ville : depuis veiidredi, le departcmenl pnie 25 sols par jour pour chacun d’eux 5 la geólićrc qui les nourrira. On ne leur a point fourni dc lits : ils en ont eu du public et sont tous couches tani hien que mai. Le premier soir, il y en cut trois ou quutre qui n’curcnt que dc la paille. Jusqu’& prćsent, les domcsłiqucs les voicnt * trćs lihrement, mais on a averti les dames de n'v jioiiit aller. Les pretres qui ćtaient aux Ursulines ont aussi ■ etć transfćrćs aux Capucins, et comme ee sont les plus jeunes on les a loges dans 1’ćglise qui est extremement