munistes, mais qui n’a pas fini, lui aussi, comme on s’attendait. Depuis un certain temps, notre systeme socio-economique et politique dans son ensemble, ressemble a un petit bateau qui ne reagit pas au changc-ment de direction du timonier. La discipline et la responsabilite dimi-nuent. On considere la democratie d’une maniere petit-bourgeoise comme etat dans lequel chacun peut faire ce qu’il veut. Un des plus graves symptómes de la crise est un mouvement d’emigration de la main-d’ceuvre qui ne diminue pas. Le systeme qui n’est pas capable de profiter de ses propres ressources humaines. nepeut avoir une vie longue.
Ou le trouvent les raisons de 1’inefficacite du systeme socio-econo-mique? II semble qu’elles se trouvent avant tout dans le modele exis-tant du sous-systeme politique. Les potentiels economiques accrus, la sensibilite plus grandę des hommes et le developpement des rapports sociaux autogestifs sont entres en conflit avec le systeme politique qui a les caracteristiques suivantes: c’est un systeme centraliste-unitariste, avec des traits charismatiques tres exprimes. Toutes les spheres du tra-vail associe sont orientees vers ce systeme, et au lieu d’une liaison di-rccte entre elles, c’esi le systeme politique qui arbitre entre elles de sa position dominantę. Ce systeme politique aliene s’est consolide comme consequence de 1’insuffisance de la classe ouvriere. Le vacuum social cree a ete rempli par la couche dirigeante - la bureaucratie, qui est porteur direct de 1’Etat politique, de la »force de cohesion« de la so-cićte globale en son ensemble. Le systeme politique ne peut etre lon-guement porte par le groupe social derive - la bureaucratie. En effet, tous les essais de la rotation entrepris jusou’a maintenant, contribuai-ent seulement a la mobilite plus grandę de la bureaucratie, et non pas a son depassement.
Or, la reforme radicale du systeme politique est un imperatif du jour. On a aborde ce travail avec retard. Dans la theorie sociale il y a quelques annees, on a pris conscience de la necessite de changement du systeme politique. Mais maintenant, ou allons-nous et ou arrive-rons-nous recllement avec la reforme commencee du systeme politi-que? La reponse a la premiere question est beaucoup plus certaine -au moins verbalement - qu’a la deuxieme. Le concept strategique de la reforme politique proposee est juste, bien que les moyens tactiques de sa realisation ne soient pas toujours bien choisis. Mais comme conse-quence de la cristallisation accrue des interets socio-economiques, la differenciation politique a pris aussi de 1’essor chez nous, c’est-a-dire la formation de mouvements et de groupes politiques differents, au moins au nucleus.
Tous ces »mouvements«, c’est-a-dire les groupes, sont entrćs en scene politique et mettent en relief l’exigeance pour la reforme du systeme, mais avec des motifs et des sens differents de la reforme. Chacun de ces mouvements a 1’ambition d’amenager la Yougoslavie d’apres son propre portrait (lisez: interet). Le pluralisme politique doit etre accepte, parce que toute defense des idees politiques divergeantes chasse celles-ci au sous-sol. Elles en surgissent, tót ou tard, avec la force destructive des tempetes elementaires. Mais 1’acceptation du pluralisme des idees exige une culture democratique politique plus haute
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