- 1’atomisme qui tente d’introduire dans les Sciences humaines les principes qui au 19£me siacie regisssaient les Sciences de la naturę (explications causales et necessaires, correlations universelles qui ex-pliquent le particulier).
- structuralisme non genetique qui englobe Husserl, les psycholo-gues de la Gestalt (Wertheimer, Kohler, Koffka) mais aussi Levi-Strauss et Roland Barthes qui ne considerent que l’existence de struć • tures nermanentes et universelles.
Parfois ces deux approches opposees semblent se rejoindre. Ainsi. Levi-Strauss semble unir un structuralisme descriptif et un atomisme explicatif: les structures sont eternelles et non significatives, mais les liaisons intelligibles sont le fait d’elements communs: des »atomes de structure«.87 Comme le groupe compose de 1’homme, de la femme, de l’enfant est d’un membre masculin du groupe (qui donnę la femme au mari). La perspective genetique - dont il reconnait 1’utilitć - reste pourtant chez lui secondaire. A l’inverse de ce structuralisme Gold-mann affirme que: »comprehension et explication ne sont pas seule-ment des processus intellectuellement connexes mais un seul et meme processus rapporte seulement a des niveaux differents du decoupagc de Fobjet*.88
Ainsi les structures constitutives du comportement humain ne sont pas des donnees universelles mais des »faits specifiques nes d’une ge-nese passee et en train de subir des transformations qui ćbauchent unc evolution futurę.89 La recherche de la structure dynamique a donc un caractere a la fois comprehensif par rapport a 1'objet etudie et un ca-ractere explicatif par rapport aux structures limitees qui en sont les elements constitutifs.
Par la, le structuralisme genetique renoue avec toute une tradition qui nait avec Hegel et Marx et dont la seconde etapc semble lice a 1’apparition de la psychanalyse.90 Goldmann ćmet toutefois quelques reserves a 1’egard de 1’approche freudienne - qui vise bien moins la psychanalyse comme science et methode que son application a 1’his-toire;91 - il lui reproche d’user d’explications dangereuses a partir d’une conception du temps tronque: pour la psychanalyse scul existc le passe et non l’avenir. Goldmann remarque que Freud »a curieuse-ment gardę de la conception officielle de l’explication causale qui regnait en son temps, 1’idee que l’explication d’un etat present ne saurait se trouver que dans le passe, renonęant a introduire dans sa vision une dimension essentielle pour tout structuralisme genetique generalise: celle de l'avenir«. Par ailleurs Goldmann n a jamais ca-che sa mefiance a 1’egard de 1’application des concepts psychanaly-tiques aux phenomenes sociaux, historiques et culturels. Car si toute ceuvre est comprise dans des totalites relatives, on ne saurait privile-gier absolument la signification de l’une d’entre elle.
87 Cf. Anthropologie structurale
88 M. S. p. 21.
"9 Ibidem p. 21.
00 Cf. rouvragc cćlibre de Norman O. Brown: HSros et 7hanatos,
•> Il semble que Goldmann omette une ćtape importante dans la formation de cc structuralisme gćnćtique: Tintroduction du concept d intcrprćtation et cg nca logie par Nietzsche.
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