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miiieu du XVLLIC siecle, de nombreux prophetes autochtones, notamment iroquois, prechent le retour aux sources et le renouvellement du contrat sacre entre les autochtones et leur monde surnaturel. Parmi eux, Handsome Lakę fonde la religion de la Maison Longue et la nouvelle religion empmnte au christianisme plusieurs notions dont celle du cieL, de Penfer,
des peches, etc.49. Chez les Amerindiens de la Colombie-Britanniąue et du Montana au XIX* siecle, les premiers voyageurs occidentaux constatent avant Parrivee des missionnaires 1'usage de pratiąues chretiennes telles que le signe de la croix, le bapteme, les prieres, etc.50. Tous ces emprunts d'eleraents chretiens enrichissent les croyances autochtones. D'autre part, la combinaison des deux croyances est aussi marąuee par Passociation des contenus culturels amerindiens a la pratique chretienne. Bień que les missionnaires condamnent dans Pensemble les croyances et les traditions autochtones, plusieurs elements de ces demieres penetrent dans la pratique chretienne. Ainsi, croire aux songes releve de la superstition selon les missionnaires; pourtant, cette croyance perdure parmi les neophytes en se conjuguant avec la foi chretienne. Selon les peres, «leurs songes estoient autresfois le Dieu de leur coeur, maintenant Dieu est dans leurs songes : car la plus part n’en ont point d’autres, sinon de Dieu et du Paradis, et de PEnfer, et des Anges qui les invitent en songes a venir a eux dans le Ciel »51. Pareillement, les rites mortuaires se fusionnent aux pratiques chretiennes : parmi les vingt tombes autochtones situees au cimetiere a Sainte-Marie, village constmit a Peuropeenne et place forte des chretiens au coeur de la Huronie (a partir de 1639), certaines renferment des chapelets, tandis que les autres contiennent des offrandes traditionnelles, telles que les perl es de wampum, des machoires et des dents de chien52. Les neophytes hurons de Lorette continuent a honorer leurs defunts tous les quatriemes dimanches du mois et, selon Pobservation du superieur Dablon, « ces jours sont comme des jours de Paques »53. La pratique de la penitence physique des Amerindiens est aussi introduite pour assurer le
49 Christian F. FEEST. Indians of Northeastem North America, Leiden, E. J. Briil, 1986, p. 26 ; A.F.C. WALLACE. « Origins of the Longhouse Religion », dans Bruce G. TRIGGER (e<L), Handbook ofSorth American Indians, vol. 15, Northeast, Washington Smithsonian Institition, 1978, p. 442-448.
50 DELAGE. « La religion (...)», 1991, p. 72 ; John Webster GRANT, Moon of Wintertime. Missionanes and the Indians of Canada in Encounter sińce 1534, Toronto, University of Toronto Press, 1984, p. 120-123.
51 Relations des jesuites, 1972, vol. 4. 1654, p. 21 (Relation de LE MERCIER).
52 Wilfrid JURY et Elsie Mcleod JURY, Sainte-Marie Among the Hurons, Toronto, Oxford University Press, 1954. p. 93 ; TRJGGER, Les Enfants d'Aataensic, 1991, p. 651-653.