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secours que le Roi d*Espagne a donnę ordre au Cardinal archiduc (PAutriche de reunir, c^łest une armee considerable qu'Henri VI considere avec grandę inquietude. Or, curieusement, apres un duel d^łartillerie et quelques escarmouches qui sement un debut de panique chez les Franęais, elle se retire, decouragee, semble-t-il, par 1'ampleur du camp retranche franęais⁶. Quelques jours apres, les troupes assiegees, qui avaient perdu la moitie de leurs hommes se rendent, reęoivent les honneurs de la guerre et... Fautorisation d^łemporter leurs armes et 260 chariots de bagages ou de butin. Puis ce furent les ceremonies de reddition, un defile en grandę pompę dans la ville et un Te Deum chante a la cathedrale. Un colossal incendie ravage le camp d*Henri IV ; ii aurait ete volontairement mis par les soldats et capitaines mecontents de n^favoir pas ete autorises a piller la ville et le butin ennemi. L*etonnante mansuetude d^THenri IV a Fegard du vaincu et le depart ^,,inexplicable^,ł de la puissante armee de secours montrent bien que, de part et d'autre, les responsables avaient hSte d*en terminer s les choses avaient trop dure et la mauvaise saison approchait I

De tous ces travaux considerables qui avaient tant fait 1'admiration des contemporains et dont Henri IV ecrivait ^,rc^fest chose incroyable des ouvrages que nous avons faicts", il ne subsiste desormais plus rien. Tout est arase et les terres remises en culture. On ne connaissait aucune tracę de tous ces ouvrages de terre⁷. Seules, quelques gravures de Fepoque nous en donnaient des images, mais etaient-elles exactes ? L'archeologie aerienne permet enfin de le savoir.

II faut distinguer les gravures populaires repandues dans toute 1'Europe des ^Hgazettes” qui partaient du camp retranche, Elles sont, sauf une, tres fantaisistes. C*est ainsi que sur la gravure de Hogenberg les forts de campagne sont representes tels qu*ils etaient traditionnellement, comme de petits camps quadrangulaires a bastions losangiques cfangle. Par contrę, la ligne absolument continue de circonvaIIation de toute la rive Nord est bien figuree, probablement parce que cela a Impressłonne les contemporains. Restent les gravures "officielles” de Claude Chastillon, topographe du Roi. Ce sont toutes des vues cavaiieres. Certaines ne representent que des episodes precis, comme la re trał te des troupes espagnoles 5 une des plus belles donnę une image du duel cPartillerie et des escarmouches avec la puissante armee de secours le 15 septembre : au premier plan, on distingue bien les batteries instailees dans les forts pentagonaux dont le plan etoile correspond exactement aux traces que Fon retrouve sur les vues aeriennes. Deux autres gravures sont plus interessantes car elles fournissent (fig.l) une vue d^łensemble et de la ville avec ses monuments, ses remparts et, surtout, avec de grands details et une image de la totalite des travaux de siege, lignes de contreval!ation et de circonvallation jalonnees de leurs differents types de forts et de redoutes, tranchees d^pproche, position des batteries fortifiees, ponts de bateaux avec leurs defenses ainsi que le camp retranche lui-m£me et son parć d'artillerie. On notera que ie campement de l'etat-major, contrę 1'eglise de la Madeleine, est entoure d'une levee de terre. La position des differents regiments est figuree. Tout semble soigneusement ordonne comme le disent les textes de l*epoque qui parlent de construction, de baraquements en planches, disposes selon un plan regulier le long de rues improvisees, a