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L'atmosphere est soit oxydante - avec circulation d'air - soit reductrice - a four ferme. En Forez, avant te XIVe siecle, la cuisson reductrice est pieinement majoritaire ; au XVIe siecle le phenomene est inverse et, au XVIIe siecle, il n*existe plus de cuisson reductrice. Aucun four de potier n'ayant ete fouille, on en est reduit a prendre en compte ceux que d'autres regions ont reconnu pour comprendre les techniques de cuisson de 1’artisanat forezien.
A la fin du Moyen-Age, en France, les fours sont tous sub-rec tangu la ires, partiellement enterres. Ltenfoumement se fałt au minimum de precautions. Les pots d'Es$ertines en temoignent egalement. Pots glaęures et pots non glaęures sont cuits ensemble, les plus communs servant de base a Tempilement des autres, ce qu’attestent les gouttelettes de glaęure tombees des uns sur les autres au moment de la fusion. Ltempilement est resserre au maximum, et des l*ere du toumage fin et de la glaęure, au XVIe siecle, les rates słamoncellent : deformations, fissurations et collages multiples entre pots. Ces defauts et la presence des pots qui les portent dans un site de cansommation est un phenomene loin d*£tre ininteressant s il signale de maniere privilegiee les lois de 1'offre et de la demande, les contacts qui słetablissent necessairement entre un potier et sa clientele et qui ne suivent pas toujours les pratiques commerciales les plus communement representees.
5. La cocnmercialisation.
Le village d'Essertines est a ce titre un exemple modele. C*est par dizaines qułon releve les traces pourtant d*ordinaire fugaces des relations qui se nouent entre consommateurs et producteurs, dont les 'Vates de cuissonw surtout sont revelateurs. lis ont ete ven&js, ou acquis, puisque retrouves dans un centre de consommation, ou portant les traces de leur utilisation ; brOle ou grise d*usage notamment. Parmi les rates, il en est qui sont incidentels ou accidentels : les premiers ne supposent qu\jn defaut leger, esthetique surtout et qui ne nuise pas a Fusage. Les seconds sont porteurs de defauts graves, affaissements, fissurations, et sont generalement rejetes lors du defoumement. Tel ntest pas le cas a Essertines.
Parmi les rates incidentels, les plus courants sont les collages entre vases glaęures, sur la panse ou sur le fond. Sur la panse, cas des pichets qui 9e mb lent cuits en charges trop serrees a 1'interieur du four. Sur le fond, cas des pots a cuire dont on reconnatt le modę dtempilement : fond contrę fond. Pour Tensemble de ces poteries glaęurees, c*est peut-^tre justement la glaęure qui a motive la recuperation : ceux-la etaient sans doute aussi les plus coQteux, toutes proportions gardees, et le potier tenait-il a les vendre, m6me a plus bas prix, quitte a les retravailler a froid, ce qui se passait effectivement : separees au ciseau, les ceramiques portent des lentilles de collage en relief arrache sur la paroi d*un autre vase. Une vingtaine de pots, dans le depotoir d*utilisation domestique du village d'Essertines, en portent la tracę. Le potier, systematiquement, les ponęait avant la vente. Autre defaut, dO a un mauvais contróle de la temperaturę en fin de cuisson, te virage de la couleur de la glaęure. D*un bel orange sur une p3te cuisant rouge, elle tourne au vert-bronze lorsque la