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La seconde definition d’Etats faillis est plus simple. Si selon « la definition classique de Max Weber, PEtat est une institution detenant le monopole lćgitime de Pusage de la force », alors sa fragilite depend de ce monopole. Cette legitimite s’appuie sur des bases legałeś, traditionnelles et charismatiąues. Par exemple, pendant les annćes 1980 des efforts monumentaux ont ete dćployćs par les Śtats-Unis et PArabie Saoudite k partir du Pakistan pour fragmenter le monopole de la force qui existait en Afghanistan et y attirer PURSS dans le meme fiasco que celui vecu au Viet Nam par les Americains. Dćęu par la pietre performance de Gulbuddin Hekmatyar au combat, le ministre pakistanais de PInterieur, Pex-genćral Naseerullah Babar facilite la creation d’une armće a partir des ćtudiants des ecoles religieuses (madrasas) situćes dans les regions pachtounes des deux cótes de la ligne Durand²¹². En depit de cette fragilite etatique, cette armee dirigee par un chef charismatique -le mollah Omar - rćussit rapidement a prendre le contróle de la partie pachtoune de P Afghanistan et a y imposer un monopole sur 1'usage de la force. En 2001, apres seulement six ans, cette armee a conquis la majorite du territoire afghan et seul un petit groupe de rćsistants (Front Uni Islamique et National pour le Salut de 1'Afghanistan) dans la vallće du Pandjchir combat encore sous les ordres d’Ahmed Shah Massoud . Une shura (conseil dćlibćratif) exćcutive dirige Pemirat islamique d'Afghanistan a Kaboul tout en recevant une direction politique du Commandeur des croyants, le mollah Mohammed Omar basć a Kandahar. La shura du mollah Omar dirige PEmirat par la promulgation d’edits concemant le róle de la femme, la santć, les moeurs, le jeu, etc. en accord avec une version conservatrice de la culture pachtoune (pachtounwali) et de Pislam sunnite issue de Pecole de Deoband. Les consćquences, en particulier pour les autres groupes ethnoculturels et les progressistes urbanisćs sont claires, violente$ et sans appel. Si cette theocratie est rejetee par les ćlites urbaines et plusieurs groupes ethniques minoritaires, elle permet une decentralisation ou la majorite des decisions politiques sont prises localement par des shura composćes des

²¹¹    Samuel Knafo,« Etat», dans AJex Macleod et al. op cii, p. 133.

²¹²    Traduites par le mot « ćcole », les madrasas ofTrent une education acadćmiąue et religieuse. Voir aussi Paul Fitzgcrald ct Elizabeth Gould, lnvisible History: Afghanistan 's UntoldStory, San Francisco, City Lights Books, 2009, p. 139 k 239

²¹³    Sur 1’histoirc dc 1’Afghanistan on pcut consultcr: Ludwig W. Adamcc ct Frank A. Clcmcnts, Conflict in Afghanistan: A Historical Encyclopedia, Santa Barbara, ABC-CLIO, 2003, 376 p.; Ahmcd Rashid, Taliban: Militant Islam, Oil and Fundamentalism m Central Asia, New Haven, Yale University Press, 2e edition, 2010, 319 p. ainsi quc Stephen Tanncr, Afghanistan: A Military History From Alexander The Great To The War Against The Taliban, Philadelphie, Da Capo Press Books, ćdition rćvisće, 2009,375 p.