en a deux qui ont servi surtout d^ntermediaires entre le jansenisme franęais et 1’Eglise hollandaise: le chanoine Nicolas le Gros et 1’abbe J. B. d’Ete-mare 279). II faut y ajouter le nom d’un des quatre appellants de la Bulle Unigeniłus, Jean de Soanen, Eveque de Senez 280).
II suffit de jeter un coup d’oeil sur les oeuvres de ces derniers pour voir a quel point 1’ombre de M. de Meaux piane sur elles281). Ce sera.it encore trop peu de dire que son nom s’y rencontre a tout bout de champ. Ces auteurs ne traitent aucune question, de quelque naturę qu'elle soit, qu’ils ne la lardent de citations de Bossuet. Ce sont eux qui ont definitive-ment impose son autorite au clerge de TEglise d’Utrecht. Pour ceux que la part de plus en plus large faite au prelat franęais dans la litterature pamphletaire ne suffit pas a convaincre, Thistoire de cette Eglise produit un temoin irrecusable.
Lorsque la mort des orvalistes eut depeuple Rijnwijck, 1’abbe d’Etemare y fonda une ecole theologique 282). Sur Tenseignement que les eleves y recevaient, nous sommes renseignes par la Lettre a un Ami sur le plan d’etude de Theologie de la Maison de Rijnwijck 283). La scolastique y etait nourrie par 1’etude des savants modernes qui „joignaient a la justesse d’esprit une grandę connaissance de la tradition”. Ainsi Bossuet, Arnauld, Nicole, Pascal, Duguet leur devenaient familiers „par une etude assidue et reflechie”. Bossuet se trouve la bien solitaire entre tous les messieurs de Port-Royal. Pourtant il les supplanta tous. L’histoire ecclesiastique, et surtout Thistoire de la conduite de Dieu sur Son peuple etait un objet considerable des etudes, et y tenait „un rang distingue”. La Cite de Dicu de S. Augustin, ainsi que le Discours de Bossuet sur 1’Histoire Univer-selle fournissaient les modeles „du gout dans lequel il faut etudier cette partie de la Science Ecclesias^ue”. L’autorite de M. de Meaux avait ete egalee un jour a celle du Concile de Trente. Qu’elle le soit maintenant a celle de Saint Augustin est encore plus significatif dans ce milieu janseniste.
Ce ne sont pas les leęons de Rijnwijck qui ont donnę le branie a cette evolution. Elles en sont plutót le fruit, et en meme temps Taboutissement.
279) Cf. Gazier, Histoire generale du mouvemetit janseniste, t. II, p. 36-37; Dictionnaire de theologie catholiąue, t. IX, lere partie, p. 169 sq.
28°) Dcvcnu janseniste par son gallicanisme. En 1718 et 1719 il a ordonnć pretres (|uclqucs membres du clerge schismatiquc, proposes par le chapitre pretendu d’Utrccht, qui s’etait approprie le droit d’cn donner Tautorisation. Dcpuis cc temps-la il est toujours demcurć tres uni avcc 1’Eglise schismatique. Les chartrcux dc Schoonauwcn le consideraient comme leur evequc. (Diet. de theol. cath., t. XIV, 2c partie, p. 2261
sq.; 1’abbe Gaulticr, La Vie et Les Lettres de...... Jean Soanen......, t. I, p. 57 sq.;
De Oud-Katholiek, 56e annće (1940), p. 340 sq.
281) Cf. surtout Nic. le Gros, Instruction theologiąue (composćc en collaboration avcc le P. Tranquille, capucin de Bayeux); et Defense de la doctrine de Saint Augustin.
282) 1757-1770. (Cf. Studien, lOe annec (1878), p. 63-64; De Oud-Katholiek, 4e annee (1888), p. 10).
283) I)atće du 22 nov. 1758 (I3ibl. d’Amersfoort).
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