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disation » des textes qui ont un « sommaire » fixe, en traitant sans aucune ori-ginalite toujours des memes aspects de la civilisation ottomane 1. Donc, la similitude des rćalitćs et bien sur la similitude des descriptions yendent pres-que desespćrćes les tentatives d’identifier avec certitude les sources de teł ou tel auteur et Nicolay n'est pas une exception.
Mais les descriptions des autres populations — notamment chretiennes — de 1'Empire sont marqućes aussi par quelques «topoi », par exemple la fa-meuse beautć des femmes de Chios, si apprćciee par les auteurs franęais2.
Revenant a notre sujet, il nous faut prćciser que nous avons portć notre attention sur deux categories de modeles:
La premićre, que les editeurs ont deja signalće, mais pour d'autres passages du texte: BaSsano et P. Belon du Mans, et la seconde, formee par des auteurs que les recherches prćcćdentes onb ignorć: Cambino et P. Ram-berti.
Du point de vue mśthodologique il est interessant de remarquer l’em-prunt dii & Bassano, concemant la description des « Zataznicis », ou bien des « dellys ». Nicolay a tout a fait copić le texte de Bassano de « I Costumi et i Modi Particolari della Vita deTurchi» Roma, 1545 (Ire ed.) 3 4, chap. XXXVI. Voici seulement un exemple:
Bassano Nicolay
«...questi stanno in Bosna dove sono huomini valentissimi e robus-
tissimi, iquali fanno vivere trion-falmente il Turco; sono da una banda ne confini della Grecia dal' altra de Ungheria. Questi sono hoggi chiamati Serviani, e Chervat et Illyrii da Herodiano nelle historie, la nel sogno di Sevęro dove quelli descrive esser houmini di statura grandę et valorosi ma d'i-negno grossi et facili, ad essere ingannati; gente della quale gia fa-ceva gran conto Alessandro Magno et occupavanno Macedonia... » /p. 94/951 «Ceux-ci habitent aux parties de la Bossine et Servie confinant d’un cóte la Grece et de l’autre la Hon-grie et Austrie. Pour le jourdLui, sont appellćs Servians ou Cruats qui sont les vrais Illyriens. Les-1 quels Herodien, au songe de Sćv^re, decrit pour hommes tres vaillants et qui sont de grandę stature, bien formćs et membrus, ayant la cou-leuT lionnaise, mais de naturę tres malicieux et de coutume plus que barbare, de gros engin et faciles a etre trompes. Toutefois envers le grand Alexandre furent de grandę estime voire que quelquefois ose-rent bien entreprendre de vouloir occuper la Macćdoine* /L. IV; Chap. XIII, p. 226/227/
L'inventaire le plus complet des probl^mes se trouve dans l'ouvrage rócent de Yiik-sel Koęadoru, Die TUrken Studien zu ihrem Bild und seiner Geschichte in Osterreich, Eskisehir, 1990; pour une ćpoąue plus ancienne voir W. Montgomery Watt, The influence of Islam on Mcdieval £uropet Edinburgh, 1972, p. 73.
Les ćditeurs consid&rent qu'ici Nicolay s'inspire de B. Bordone, Libro nel qual si ragiona da tutte Visole del mondot Venise, 1528, mais des considćrationS semblables se trouvent aussi chez Belon du Mans, La Borderie, Le discours du voyage dc Constantinople..., Lyon,
1541, Ire ód. ou Andró Thevet, Cosmographie du Levantt Lyon, 1554, Ire ód.). Voir N. Iorga, I es Voyageurs franęais dans V Orient Europ Sen, Paris, 1928, p. 25 et 38/39.
Jłai utilisó l'ódition anastatiąue avec introduction et notes de Franz Babinger, Mun-clie.i, 1963. Pour d'autres óditions voit St. Yórasimos, Les Yoyageurs, p. 193.