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alors — ce qui est absurde — on a aupres de Dieu l’excuse valable de I/avoir ecoute en simplicite et en obeissance, L,ui et Ses serviteurs ²⁹⁸). Qu’on cesse surtout de citer le fameux article XXI de YExposition! Qu’on ecoute Bossuet lui-meme, et qu’on juge:

„Le Fils de Dieu ayant voulu que son Eglise fut une et solidemcnt batic sur Tunite a etabli et institue la Primaute de Saint-Pierre pour lentretenir et la cimenter. C’est pourquoi nous rcconnaissons cette meme primaute dans les successeurs du prince des apótres, auxquels on doit pour cette raison la sou-mission et 1’obeissance, que les Saints Conciles et les Saints Peres ont tou-jours cnscignees a tous les fidcles. Quant aux choscs dont on sait qu’on dispute dans les Ecoles (comme par exemple Tinfaillibilite ou la faillibilite des papes dans les faits dogmatiques, ou leur autorite sur les couronnes et les empires), quoique les ministres (c'est a dire : les reformes et les jansenistes) ne cessent de les alleguer pour rendre cette puissance odieuse, il n’est pas necessaire d’en parler ici, puisqu’elles ne sont pas de la foi catholique......”

Pouvait-il dire plus clairement que son sentiment sur 1’autorite du papę ne differait pas de celui de 1’Eglise, de l’antiquite et des Conciles? Ceux-ci en ont-ils jamais parle comme font les jansenistes? Ils ont reconnu cette autorite de tout coeur, et ils ont considere le pontife non seulement comme le premier parmi les pretres et les eveques, mais comme le prince, le pas-teur, le pere, le superieur, le chef de tous, nomme directement par le Christ en Pierre ²⁹⁹).

L/argument etait mai choisi. En ne distinguant pas entre la theorie de Bossuet sur Tinfaillibilite, et son atłitude d’humble soumission envers le Saint-Siege, ces auteurs ont voulu prouver trop, et ont depasse leur but. D’ailleurs ę’aurait ete une illusion d’esperer convaincre les membres du clerge d’Utrecht, qui, loin de lacher le nom de Bossuet, vont l’exploiter de plus en plus. II ne restait pas enferme dans des pamphlets plus ou moins insignifiants, et allait trouver sa place dans les documents officiels ³⁰°).

LE CONCILE PROYINCIAL DE 1763.

On n’avait toujours pas renonce a des pretentions de catholicite. Chaque fois qu’un nouvel eveque etait nomme, il en etait fait notification a Romę. Non moins regulierement le papę repondait par un anatheme a Tendroit du nouvel eveque, qui etait lu dans les eglises episcopales. Cette lecture etait suivie alors d’une protestation de la part du clerge.

Situation assez desesperante. Sous Benoit XIV un moment despoir

²⁹⁸) Antwoord op den brief van den Heer Joannes Trees, 1737, p. 35. (Le pseu-donyme David Pierman recele W. Wytmans, „pastoor aan de Vogelenzang”; cf. van Beek, Schuilnamen, p. 12).

²") De Memorie der Appellanten in de Weegschaal der Gerechtigheid met de Waarheid opgcwogen, 1743, p. 20-21. (Les interpolations entre parentheses dans le tcxtc de Bossuet sont dc la main de Tautcur de cct ćcrit).

³⁰°) Cf. La Lettre pastorale dc Theod. van der Kroon a tous les Archipretrcs etc. du 15 janv. 1735.

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