ces qui leur ont permis de donner une bonne ins-traction k leurs fils, de bien marier leurs filles, ou cultivateurs bien pourvus auxquels les pro-duita de leur exploitation ont permia d’elever leur familie aana trop de difficultćs. Lea una et lea autrea ont connu et connaissent le bonheur parce qu'ila ont pu assurer k leura enfanta une santć nonnale et une education suffisante, parce qu’ils ont pu en faire de bona aujeta qui sont pour eux, en leur vieillesse, une source de satis-faction.
II a fallu bcaucoup travailler, mais pas au point de s’abimer la sante; il a fallu etre eco-nome, maia sans etre ronge par le souci des det-tes k payer et par 1’angoisse du lendemain; il a fallu limiter ses plaisirs, mais sans se priver de toute distraction : la joie apportee au foyer par des enfanta heureux, par leur rire, par leur gaite, par leur succes dana l’existence a compense, et bien au dęli, lea sacrificea qu’il a fallu s'impo-aer. On n’a pas śtć riche (on Test bien rarement des qu’on a une vraie familie), mais jamais on n’a reellement manque du nócessaire ou dii le refuser k sa femme et k ses enfanta.
Donner k tous lea jeunes Franęaia 1’espoir de trouver ce bonheur a'ils fondent une familie est la condition la plus indispensable du relćvement de la natalitć.
Mais, auJourd'hul comme hier, lei pirc* et mdrcs de 4 enfanta ou plus qul ont pu ainel Jouir du nćceseaire et prćparor de faęon parfaita leura cnfants k la vle, phyaiqucmcnt, moralcment, Intel-lectuellcment, sont dea privilćgićs qui ne constl-tuent qu’une faible minoritć : la vie des autrcs a 6te tres diffćrente; le nombre de leura enfanta ne lea a pas seulement privćs de satisfactions d’amour-propre, qui comptent dans l’existence, et d’un minimum de confort qu’il est lśgitime de souhaiter, il leur a impose de dures privations, les a forcćs k s’user la santd par excfcs de tra-vail, k connaitre chaque jour de graves soucis d’argent, et surtout il lea a condamnea k voir leura enfanta eux-memes manquer du neceasaire. Da lea ont vus a’etioler en dea logia trop som-brea, souffrir d’une alimentation insuffisante, fetre bandicapśa dana la vie par une Inatruction trop limitśe, et aouvent, chose pire que tout, se eon tarnin er morał ement par dea frćquentations regrettables en dea immeubles surpeuplćs, deve* nir dea leur adolescence des rćvolt6s et dea envieux, press^s de quitter le foyer familial ou ila ont connu trop de privations. Pour ces perea et ces merea le nombre ćlev6 de leurs enfanta n’a paa £te une source de bonheur; s’ils ont eu des joies, ila ont eu plus de tristesses, trop de fatigue et trop de soucis.
Le resultat de cet etat de choses, nous le voyons aujourd'hui : c'est Teffondrement de la natalitć; sana doute ceux qui ne veulent pas avoir d’enfanta ou qui n’en veulent qu’un seul sont-ils, le plus souvent, poussea par 1’egolsme, mais la raison essentielle de la disparition pro-gressive dea familles nombreusea et moyennes, c’est la pauvrete, c’est la misere dans laquelle on les a laissees trop souvenL
Or, pour assurer le remplacement des genera-tions, il faut, compte tenu des menages involon-tairement steriles, 3 naissances par mariage, en moyenne; cette moyenne ne peut etre atteinte que si beaucoup de familles de 4 ou 5 enfantt yiennent compenser la fćcondite insuffisante do cellei qu i n’en ont qu’un ou deux.
U faut dono multipller les familles moyennes, car les familles vraiment nombreusea dcvien-dront, Belon toute vraisemblance, des exceptions de plus cn plus rares; elles imposent d’ailleurs k la mćre, si elle n’est pas riche, une tache eou-vent au-dessus de ses forces.
Mais la natalite est aujourd’hui contrdlee, 1'enfant ne nait plus guere que la ou il est voulu; le problćme qui se pose a la France est donc de donner aux jeunes le dćsir d'avoir au moins 3 ou 4 enfants, et de faire en sorte qu'aucun obstacle serieux ne les fasse renoncer a sa realisation.
Pour rendre k la France une natalitć normale, II faut mettre le bonheur familial k la portee de tous les Franęais, U faut que leurs enfants leur causent plus de satisfactions que de contrarićtśs.
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