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deux epopóos non seulement des preuves que le poefce avait ete lui-meme Porateur le plus parfait, mais qu’il avait encore voulu incarner dans Menelas, Odysseus et Nestor les traits caracteristi-ques de Peloquonce. Cette theorie fut adoptee par les auteurs des scolies AB, on la retrouve dans les scolia Townleiana, ainsi que dans les commentaires sur 1’Iliade 3, 212 et suiv. d’Eustathe de Thessalonique. La caracteristique vivante que ces sources donnent de Peloquence de Menelas et dDdysseus, fut misę en rapport par les exegetes aveo la fameuse appreciation de Peloquence de Nestor, II. 1, 249 (»dont la bouche faisait couler des paroles plus douces que le miel«), de sorte que ceux-ci aboutirent a la conclusion suivante qu’on trouve dans les scholia Townleiana sur III. 3. 216: Tpeię rpóirovq prjrop€iaq oi§€v ”Ofj>ipoqy roy d7ro\e\vfieifov, jipa\vy) iKavov aura ra avayKala napacrr^aaiy ov Avaiaq €^tj\wcr€if' rov Se v\frrj\ov (j’ajoute: kw ttvkvov Kai) KaranK^KTiKby, pecrrdy ey^uptjpd-twi' Kai tovtu)v d^pó(oq heyopeywy, ov A roy 0€ iri$a-
vóv, ttoAAów ttXrfpti SoypciT(ov (Maas so trompe en supposant avec Wilamowitz qu’il faut mettre $itiyriyti(idTMv\ ov I <j o k par >/ q e&r A(0(T€y to yva)/ukov Kai (ra<p€~ €m\eyópeyoq' airo\€\vpevoq Mere-A aoq Av<ri'aq, irvKvoq O o v <r a €V q Arjpo(T^evriqy iri^avbq Ne a-t (jjp ’lcroKpdTtjq.
Comme les scolies sur Homere ont ete redigees vers Tan 200 de notre ere, il est indispensable de faire des recherches raetho-diques, afin de se rendre corapte jusqu’a ąuelle datę anterieure on trou-ve des renseignements sur Pargumentation mentionnee, respectivement des traces de celle-ci. L’auteur des scolies pouvait avoir connaissance de l’ouvrage nepi rtjq kuS’ ”Oprjpoy prjropiK#/ę, publie par le Pergamenien Telephos, ouvrage dont Syrianus nous parle dans la preface a Hermogene: dn "Oprjpoq ra cnreppara rrjq rćxmq KaTefia\€vy e&j.\u)ae Ti]\e<j)oq 6 (lepya/uriyóę, oanq (Tvyypa\ffdp€voq eneypaif/e irepl rfjq kuS rOprjpov prjTopiKfc. Or, comme avant Pavenement au tróne de L. Verus (161—72), Telephos avait ete son precepteur, l’ouvrage en ąuestion de móme que la monographie irepl ruty nap’ Opńpio aytipaTioy prjropiKu>v &ifi\i'a ,3’ que mentionne le lexicographe Suidas, fut tres proba-blement compose sous le regne d’Adrien (117 —138).
Quoique la notice de Syrianus ne nous dise pas expressement que Telephos a distingue dans la rhetoriąue d’Homere trois sty-les differents que Theophraste aurait decrits le premier dans son •