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Comnene comme l’effet de la colfcre celeste pour toute sa politiąue, souli-gnant que tout est arrivó parce qu’il « ... a persścutś un grand nombre de personnes, les a privćes en partie ou entierement des dons que laplupart avaient reęus annuellement du trśsor imperial, a confisquś les propriśtśs pnvśes et des monastóres ...»83. Et pourtant, Isaac Comnene reprśsen-tait du point de vue socio-politique la caste militaire et aristocratique, dont Attaleiates faisait lui-meme partie. II eut śtś logique que la posi-tion de cet histonen, fin commentateur des ćtats de choses
du XIe siecle, fiit fayorable au regne d’Isaae Comnene, ainsi qu’il l’est pour celui de Bomain Diogene, autre reprćsentant de la meme caste. En veritć, ii semble que par moments Attaleiates oublie sa position foncierement hostile a l’śgard des reformes d’Isaac Comnene et qu’il fasse preuve d’inconsśquence, lorsqu’il recon-nait dans un passage leur effet salutaire sur la capacitó militaire de l’Etat —donc aussi sur la situation extórieure 84—et que, dans un autre passage, oubliant qu’il vient a peine de flśtrir la sćcularisation des avoirs monas-tiques, il expose les causes de celle-ci eomme de ventables arguments jus-tifiant la politique imperiale 85. La clef de ces contradictions nous est peut-etre donnće par la violence toute spóciale manifestśe par Attaleiates en ce qui concerne la persśeution — telle qu’il la juge — par 1’empereur ■du patriarchę Michel Ceroullarios, son abdication et sa mort86. L’attitude d’Attaleiates s’explique peut-etre par sa comuction qu’Isaae Comnene s’śtait — du fait de son programme pohtique personnel — trop ścartś de •celui du groupement qu’il reprśsentait, ou plutót par le fait que, sa con-duite a 1’ćgard du patriarchę ćtantarbitraire, legroupement socio-politique dont le porte-parole comme historien etait Attaleiates s’ćtait, de ce fait, dćsolidansś de 1’empereur. C'est peut-etre pour cette raison que, chez Attaleiates, l’abdication de 1’empereur n’est pas prśsentee comme un acte tout a fait volontaire, quoique son caractere forcć soit passć sous silence.
Chez ces deux auteurs, du fait de 1’originalitó de leur ceuvre et de 1’mdćpendance de celle-ci vis-a-vis des autres soui-ces, les positions sont nettes. II n’en va pas de meme pour d’autres ecrivams dont les tendances sont, pour cette raison, moins claires. C’est, par exemple, le cas du con-tinuateur de Skyhtzes, tnbutaire dans une large mesure de Psellos et <1'Attaleiates. Lorsqu’il parle des rśformes d'Isaac Comnene, cet auteur ne parait certainement pas les approuver, mais il ne se consid&re pas non plus obligś de les cntiquer sans arret : dans une bonne mesure, la descrip-
13 Attaleiates, pp 69 — 70 • «.. <5ćXXot Sta Tr(v tuv 7ToXXuv xaxwatv xal uaTŚp7]Cftv |j.epix7)v xa>. xa0óXw^ twv 8t8ofjt£vcov -rotę 7TXe£oTOtę £7teTetuę ex twv pocanXtkwv t)v)Oaupwv ićXXot Sta
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14 Attaleiates, p 62.
11 Attaleiates, pp. 61—62
14 Attaleiates, pp. 63 — 65.