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PRUDENCE

Cerles, ils n’etaient pas sans poćsie, ccs chants religieux qui avaiont ainsi la puissance dc faire couler les larmes de saint Augustin. Mais cetle poesie, grave et sev&re comme la liturgie a laquellc elle etait exclusivcment destinee, semble avoir quclque chose d'impersonnel, et c’est a la grandę voix de 1’Eglise, Augustin lui-meme nous le dit, qu’elle devait sur-tout son pouvoir sur les dmes

Mais la vraie poćsie lyriąue, effet plus direct de 1’impression personnelle, nous l’avons deja vue apparaitre dans Prudence ^{1 2}. La plupart de ses hymnes sont ecrits sur les rythmes litur— giques consacres par Ambroise, et TEglise a pu sans peine en detacher les strophes pour les approprier a son culte 3. Mais 1’etendue meme de ces composilions nous alleste dans le poele l’unique preoccupation de donner essor aux inspirations inte-rieures qu’eveille en lui la pensee chretienne. C’cst une source qui jaillit des profondeurs de l’ame, et qui, sans autre regle que la force meme de son jaillissement et la pente qui s’ouvre devant elle, roule ses flots en liberte.

Nous allons nous en convaincre en comparant aux trois hymnes ambroisiennes que nous venons de lirę les poenies que le Calhemerinon de Prudence consacre aux memes sujels.

XXXV

Hymne avant le sommeil

(Mćlanges, t. II, p. 9.)

Apres une invocation a Dieu, Pere, Fils et Saint-Esprit, pour qu’il daigne nous assister et veiller sur nous durant cet intervalle de repos que la loi de la naturę, posee par lui, nous

dent, p. 196.

³ C’est ce qui nous permcttra de citer cncore ę& et lii 1'łiarmonicuse traductlon de Radne.

1

   cc Quantum flevl In hymnis et canticis tuis, suave sonantłs Eccle-si® tu® yocibus comraotus acriter 1» (Conf., I. IX, c. vi, n. 14.)

2

   Yoir sa noticc au vol. prćcć-