PREMIERE PARTIE. — GRAMMAIRE 13
satisfait plus 1’oreille du chantre; des regles assez vagues sans doute, president a la creation de ces chants; nous n’avons pas cherche a les determiner, car dans une tache aussi delicate les indi-genes ne sont d’aucun secours, leur composition etant uniquement une afTaire d instinct.
En face de ces chants fort courts se płaceni des poemes rythmes, de longueur tres variable mais toujours plus grandę que celle du genre precedent. Barmi ces coniplainles, qiron recite en scandant, les unes (Moulay Bou Azza, poeine de Joseph le Veridique) pre-sentent des vers distincts, mais sans aucun souci de rime ni con-sonnance: les autres se developpent sans aucune apparence de versification.
Toules proportions gardees/on peut rapprocher ces chants et poemes des premieres productions de la poesie anleislainique, qui se transmettaient pareillement par voie orale.
Quoi qu’il en soit, c’est surtout par sa valeur litteraire et par la mentalite qu’elle revele que cette poesie primitive est interessante a etudier; 1'interet qu’elle presente au point de vue du fond est bien moins considerable : pour un izli parvenu jusqu'a nous, com-bien de perdus ! D’ailleurs ils manquent trop de developpement pour qu’on puisse y trouver d importantes donnees sur Thistoire du pays ou les moeurs des habitants.
Les textes non traduits de moeurs et coutumes que nous presen-tons ne conslituent pasunexpose completdes pratiques observees par les Zaian, encore moins une etude des procedes agricoles. Nous nous sommes attache a y faire figurer les Coutumes les plus typiques. comme celle de l'Ai'd Sghir ou homines et femmes se barbouillent reciproquement le v i sagę avec les ordures les plus repoussantes, pratique qui n’a certes rien d’islamique.
Ce travail est le fruit de deux annees et demie de sejour au milieu des Zaian. Les necessites du service nous ont quelque peu fait vivre la vie de ces Berberes; c’est bien souvent sous leurs tentes que nous avons amasse nos materiaux, c’est au milieu d’eux que nous sommes arrive a parler couramment leur langue, ce qui nous a permis de pousser plus a fond cette etude, et de nous adresser a une foule d'informateurs pour contróler les observa-tions faites, augmenter le recueil de textes et le lexique.
Les encouragements et les conseils ne nous ont pas fait defaut,