En outre, on assiste k une sśparation des diffśrentes rśactions mśtallurgiques et leur dśplacement en de-hors de 1'aggrćgat de fusion proprement dit. La fonte est affinśe (dś-P, dś-Si, dś-S) avant enfournement, alors que tout le travail mśtallurgique de 1’acier se fait en poche voire en four-poche (misę k nuance, dś-P, dś-S, dśgazage) [3] [4]. Les tendances ont śtś dou-blśes d'une augmentation du degrś d’automatisation. C'est d’ailleurs, hormis la gśneralisation des technolo-gies de pointę śprouvees dans les dernifcres annśes, le domaine englobant le plus grand potentiel de dśve-loppement pour le proche avenir. Ainsi la robotisation des operations de fusion et de misę k nuance existe dśjci en tant que projet de la part des constructeurs (melting robot de Danieli) [5]. Beaucoup d'efforts de recherche sont dśployes pour mettre au point des systómes de mesure en continu de la tempśrature ainsi que des principaux ślements d'alliage et d'accompa-gnement du fer [6].
Reste encore ci signaler la tendance vers la flexibili-sation des procśdśs d’aciśries tant pour le fer (rela-tions fonte/ferraille variables sur une large plagę) que pour 1'ćnergie utilisśe (injection de charbon dans les convertisseurs et dans les fours ślectriques) [7] et qui est bien illustrśe par le four EOF (Energy Optimizing Furnace) de Korf [8).
Sur le plan de la production de la fonte notons enfin qu’on peut prśvoir une augmentation du taux d’injec-tion de charbon dans le haut-fourneau aussi bien que le dśveloppement de procśdśs nouveaux pouvant se passer de coke mśtallurgique.
Pour ce qui concerne les capacitśs unitaires des diffśrents outils de production, il semble que les ordres de grandeur actuellement atteints ne seront pas dś-passśs (du moins pas sensiblement) k l’avenir.
Uintroduction de la coulśe continue de 1'acier a pendant les deux dernferes decennies fondamentale-ment changś les usines sidśrurgiques. La rśduction des couts de production rśsultant de la suppression des trains k demi-produits ainsi que Tall^gement de l’investissement qui en rśsultait ont favorisś son intro-duction pratiquement genśrale aussi bien pour les brames (pour produits plats) que pour les blooms et billettes (pour produits longs) [9].
Actuellement, les efforts se concentrent sur l’aug-mentation de la flexibilitś (changement de format), de la productivitś (coulśe rapide) et du degrć d’automa-tion mais aussi sur la coulće d’un produit de ou prfes de la dimension finale («near net shape casting ») [6] [10].
Dans le domaine des produits longs, la roue de coulśe (Hitachi, Korf) pour śpaisseurs « classiques » semble la technique la plus avancóe [11]. Par contrę, la coulśe continue horizontale n’aurait gu&re de fortes chances de dśveloppement (sauf śventuellement pour aciers spściaux) car une nouvelle technologie, la cou-Iśe inclinśe k hauteur rśduite, pourrait offrir presque les memes avantages tout en śvitant les dśsavantages.
En ce qui concerne la coulśe continue de produits minces, on distingue trois directions de recherche suivant 1'ćpaisseur coulśe : [12]
— les petites brames ou bramettes, d’une epais-seur minimum de 25 mm qui permettraient la suppression des śtapes de dśgrossissage dans les trains a bandes et, śventuellement, la conception de finis-seurs simplifiśs par rapports au finisseurs actuels, mais conservant fondamentalement une śtape de laminage k chaud ;
— une catśgorie intermśdiaire de produits, situśe entre 5 et 25 mm d’śpaisseur, qui conduiraJt k un laminoir simplifiś pour le finissage, de conception probablement nouvelle, mais moins onśreux et moins gros que les trains a bandes actuels, c’est-&-dire une solution qui conduit k concevoir des usines k produits plats moins gigantesques que les usines actuelles ;
—- une gammę de produits, dont Tśpaisseur serait infśrieure a 5 mm, et qui serait susceptible de laminage & froid, directement, sans passer par 1'ćtape du laminage ci chaud.
Un constructeur (SMS Schloeman Siemag) com-mercialise actuellement une machinę de coulśe continue pour bramettes (1) [13] (śpaisseur 30-50 mm). La qualitś des bramettes produites est susceptible d’etre au moins śquivalente aux brames actuelles. Un autre constructeur (Danieli) esp&re terminer le dśveloppe-ment d’une technologie similaire dans 1 k 2 ans.
On reviendra plus tard sur les rśpercussions de ces dśveloppements sur la conception d’usines.
Pour les autres catśgories, qui offrent des potentiels de gains plus ćlevćs, on n'a pas pu obtenir de pareils rśsultats. Certains estiment par ailleurs ces voies comme irrśalistes śtant donnś les difficultśs liees k 1’obtention des tolśrances dimensionnelles requises.
Pour les produits longs, une śvolution vers des formats intermśdiaires entre les billettes et les blooms (2) (150 mm □) semble se dessiner. Ceci entrainera probablement & terme la non-compśtitivitś des coulśes continues k blooms avec laminage en billettes.
2.3.1. Laminoirs ś produits longs [14] [15] [16] [17]
L’ćvolution technologique rścente des trains k fil machinę a śtś caractśrisće — gr§ce au contróle par ordinateur des vitesses de laminage de chaque cage — par 1’introduction des groupes compacts de cages et par le remplacement des cylindres des cages finis-seuses par des disques en carbures, ce qui a permis une augmentation considśrable des vitesses de laminage jusqu’& 120 m/s, voire plus (pour 0 5,5 mm).
(1) Une premióre installation industrielle a ótó vendue k la NUCOR Corp. (śtats-Unis). Le dśmarrago de la production est prśvu pour le dśbut de 1989.
(2) Le format sera aussi petit que possible tout en permettant de produlre des bobines de fil machinę d‘un poids suffisant, soit 2 & 3 t.
REVUE DU
MARCHĆ COMMUN, rv> 305, Mars 1987
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