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hors des bases est levee et leur nombre passe alors de 27 en 2007 a 103 au debut 2009. En somme, aucun autre cas ne prćsenterait autant d’interactions entre les deux organisations. Meme si les combats prennent fin en 2011, une mission de formation est en cours jusqu’en 2014. II importe donc de tirer quelques conclusions sur ces changements et sur la dynamique interministerielle a Ottawa.
Le cas de 1’Afghanistan est approprić pour atteindre notre objectif d’ćtudier la relation entre les Affaires etrangeres et la Defense nationale et valider 1’hypothese d’une influence militaire accrue au sein de la bureaucratie. En effet, cet engagement du Canada se fait sur plusieurs annćes, voit le deploiement d’une centaine de civils et de milliers de militaires, un debat sur l'óquilibre adequat entre ces acteurs et plusieurs changements dans les institutions de coordination gouvemementale. De plus, tant en ressources humaines qu'en ressources fmancićres, P Afghanistan constitue le plus important investissement du Canada en matiere de politique ćtrangere depuis le toumant du 21c siecle. Finalement, tant les decisions prises que leur misę en oeuvre en Afghanistan indiquent un changement important comparativement aux annćes 1990. C’est donc ce cas que nous avons choisi pour notre etude. Toutefois, nous sommes conscients des limites inherentes a choisir un contexte de guerre pour ćvaluer les relations bureaucratiques. Compte tenu de la situation sur le terrain, le role des diplomates est complexe et sous le prćtexte d’assurer leur securite, confere un argument de poids aux militaires. Le cas etudie est donc exceptionnel et peut biaiser notre analyse. Par contrę, comme le montrera un survol de la politique ćtrangere canadienne pendant la decennie precedente, 1’usage de la force militaire peut viser 1’atteinte d’objectifs essentiellement diplomatiques. II est faux de conclure que le dćploiement d’un large contingent militaire doit necessairement conferer k 1’organisation une influence sur la politique ćtrangere. Les dćcisions et la formę que prendra sa misę en oeuvre sont alors un jeu bureaucratique.
Une revue de la littćrature sur 1’engagement canadien en Afghanistan dćmontre la pertinence d’une telle approche pour la comprćhension de sa politique ćtrangćre. Preuve de son importance, Pengagemcnt prescnte, depuis 2001, un corpus assez important. Toutefois, la tres grandę majorite des theses soutenues sont normatives. De plus, sur le plan scientifique,