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esl alle, ca nous laissunt au inonde. Je inćtonne de m'y trouverencore. J'esp6reque Dieu ne m y laissesi longtemps que pour me prśparer 6 paraitre devant lui. Detnande-lui cette grice pour moi.
« Quand la dernifcre lellre mcst venue, jśtais jusqu'au col daos les papiers el les livres, (aisant la guerre a ce professeur de la philosophie academique, qui se croit ha bile, et oe 1'est qu'a ses ycux. Je ne voulais pas le lais-sercourir le monde sansavoirsa rśtractalion, il m a priś de ne rien exiger de lui avant son retour. II est parli, a couru pendanl pres de deux mois : ii a vu beaucoup d ć-v£quesdanssescourses)oinlaine$. 11 allaitcbercheraupres d'eux des appuis contrę le sień : j en juge par un qui m a ćcrit; jai lieu de croireque mon Bautain a trouvć cequ'il ne cherchait pas; car il a cachć son jeu et il est revenu le pluscoulant; il ferait, disait-il, tout ce que je voudrais, mais pourtanl il ne signe pas ce que mon prouioleur lui a donnę a signer de ma part. S’il ne le fait pas, il enten-dra parler de moi, et n en sera pas plus content. -
« Tout cela, cherami, est cause que je n ai pu peuser aux inspecteurs qui ne se sont pas montrćs chez toi. Je te (elicite de les avoir si bien cougćdiós. Sils paraissent ici, je ne les verrai gu6re. II faut & prćsent que je te fasse une autre conlession tardive. Tu connais la haute socićlć qui sest formie h ła Cour, & la Ville, dans Paris. Un jour, j en reęois la nouvelle qu’elle m a norami un des prćsidents d honneur, et je vois qu'avec 500 Irancs je serais le bien venu. Le but de celtc socićtó universelle est d'ałler au secours de tous les bAtimeuts du monde en perdition ; or, tu saurasque mon pauvre argent est absorbć par les pau-vres et mes ć!eves de thćologie qui le soDt autant que ceux des villes et des campagne. J ai donc ćtś forcć de mettre ma misere au jour et de prier que Ton YoulOt bien me permettre de ne pas accepter. Mon regret passe tout
ce que j en puis dire, car je ne connais pas d'oruvre plus belle et meritante. Je me suis permis, dans ma reponse, de findiquer a cette ćminente societć comme bien prefć-rable a moi sous togs les rapports : le nom, laisance presumće et rćlćvation, la gćnćrositedu caractere: elevć, nourri, comme je le sais, sur les bordsde la mer. au milieu des tempetes et des naufragcs. On ne t aura pas encore ecrit, je pense : si on le fait, acceptc, je t en prie.il con-vient que les Ćv6ques bretons y figurent et aucun n'en est plus digne que toi.
« Adieu et mille.fois cheri. Ne m ouhlie pas dans tes prieres : j’y ai loute confiance. Donne-les i\ ton vieux et vieux ami de jeuuesse et depuis, et qui le sera jusqu i son dcrnier soufTle. ,
« Adieu, je fembrasse clircis uu chalon. »
LXVm. — Les delices de f amitie. L'ecole de thćologie.
• Marlrnhtint. pr*s Strasbourg, 15 Juillrl 1839.
« De toutes les lettres que j’ai reęues, celle du 7 JuiNet, qui vient de marriver de toi, est la plus eicellenle, la plus prćcieuse que jaie jamais reęue. Je lai lue et relue bien des (ois depuis que je l ai reęue. Je ne connais ricn de si aimable, de si touchant, que l assurance que tu m‘y donnes dans la premiere pbrase. de te « rappeler de ton « vieux et fidele ami, de le rappeler tous les jours de lui « d une manierę particuli^re au Saint Sacrifice de 1’autel ». Ouand je passerais le reste de ines jours, je n arriverais jamais & fen remercier assez, cette toucbante parole vaut bien mieu.\ pour moi que toutes les amities. toutes les promesses que j aie jamais reęues. File est en .premiere ligne ; je connais trop le fond d ou ełle est partie pour