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Accusl d*Łtre dc partl pris contrę Voltaire, Frćron se juslifie cl jugc d'cnscnłble lei dćfauts ct les qualiW'-» du c#l£bre autrur t

Vous vous rappclez, Monsieur, que j’ai 8ouvent payć ii M. de Yoltairc le tribut d’estime qu'il cst en droit d'exiger. Je me suis aussi quclquefois exemptć de-celte contribution ; mais avec tous les inćnagements que inerite un autcur de sa cćlćbritć.

II arrive cepcndanl tous les jours qu’on oublie les eloges que j*ai prodigućs i cet illustrc ćcrivain, pour ne se ressouvenir que des critiques Ićgeres qui me sont ćchappćes & son sujet. Ses partisans outrćs me prćtent des motifs qui iPentrerent jamais dans mon cceur. A les croire, c’est par malignite que je relćve quelqucfois les fautes du Chantrc dc Henr! IV, tandis que Pinteret des lettres et ramour de la vćritć guident seuls mes pas tremblants dans la carrićre ćpineusc ou je me suis engagć : ces fougueux enthousiastes vou-draicnt peut-ćtre que l’on gardat un huinblc silence sur les dćfauts du grand genie qu’ils admircnt sans restriction, quc I’on nc lit niention que dc scs.beautes et que l’on encensM toujours leur idole.

Mais ignorent-ils quc c’est precisćment parce qu‘un poćte est fameux quc Pon doit s’attacher a faire con-naitrc rc qu’il y a dc reprehensible dans ses ouvrages ?

Ses crreurs sont contagieuses, et peuvent ćgarer_ą la jeunessc seduitc par sa rćputation. Si Pon suivait Pavis dc ces niessieurs, il faudrait s’appesantir sur les ćcrits des rimailleurs obscurs. Quel fruit le public retirerait-il d’un pareil cxamen ? I^esGrecs se don-naient la lihertć de plaisanter sur les plus puissants des dieux qu*ils adoraicnt. Leurs traits ne tombaient jamais sur des divinitćs subalternes tels que les Pćna-** tes, les Tritons, etc...

Je serais sans doute le plus tćmćraire et le plus insensć des hommes si je me proposais de fletrir la

nper etUÓon

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gloirc de ce hćros : ses lauriers le garantissent de la foudre... .    .

C’est un monarquc affermi sur le tróne. Tous les projcts de Pen faire descendre qnt ćchouć ; toutcs les conjurations ont ćte dissipćes. Je. n’entre point dans les noirs complots dc quclques citoycns sćditieux du Pinde qui le regardent toujours coinmc un usurpa-tcur. Je proteste ici qu’il n'a pas dan-s son empire de sujet plus fldćlc et plus respectucux que je le suis. Je lui demande seuleincnt pardon d’avoir ose de temps en temps lever jusqu’a lui mes faibles regards et con-tcmplcr sa splendeur d’un oeil fixe.

Apres avoir observć cet astrę avec le tćlescope de la critique, me sera-t-il permis de dćcrire son diam&trc et ses mouvemcnts ? II est d’une grandeur prodi-gieuse ; il attire tout dans son tourbillon. II est entoure d’un nonibre infini de satellites. On y dćcouvre des taches enormes dont quclqucs-uncs ressemblent a des plaines vides et desertes, quel(|ues autres a des landcs hćrissecs de pointes. Sa rĆYolution autour du Par-nasse est irrćgułiere. Dans le tcinps qu*on le croit arrćtć vis-a-vis le canton delięieux de la poćsie, on le voit se transporter tout a coup aux sabfes arides de la Gćomćtrie et passer au mćme instant dans les champs* * de 1’Histoire.

Plus j’examine ce corps lumineux, et plus je trouve fondc^e rhvjK)th6se de M. de BufTon. Fn efTet, cet astrę ne serait-il pas une partie dćtachee du soleil ? II a brille sur notre horizon et a paru tout en feu tani qu'& durć sa chaleur centrale*: mais il commence a se refroidir ; les Yapeurs se condensent et j»eut-etre le vcrrons-nous bicnlót totalemcnt change en planete.

Pour parter sans figurę, M. de Voltaire est assur^-ment un des plus beaux esprits de France et le versi-ficateur dont le coloris cst le plus brillant. 11 a toutcs les grAces, toutc la vivacitć de nos femmes aimables ;