CHAPITRE PREMIER
§ i.-activit£ DES VERTUS DANS L'ACTE daumóne
A) L’aumóne est opus quo daiur aliąuid indigenti: voila 1’acte exterieur a aćcomplir et son objet. Cet acte est d6ja constituś in specie naturae, et il l est par son objet meme, comme une chose materielle Test par sa formę (I* 2«, 18, 2). Mais comme acte humain, il reęoit sa formę de Tintelligence qui 1’apprehende comme conforme a elle-meme, et par la il n’est pas indifferent mais bon selon son espece naturelle; c’est l’exemple meme apporte au traite des actes humains (1a 2ae, 18, 8). Devenant le terme de l’activite yolontaire de 1’homme qui le pose concretement, ii entre dans le rang des actes indiyidues. Mais ici le role principal appartient a la yolonte; si la raison a apprehende et jug6 conforme a ses lois 1’acte d’aumone, cest la yolonte qui dirige lactiyitó humaine vers les fins particulieres, subordonnees elles-memes a la fin supremę. Or, comme tout mouyement reęoit sa specification du terme ou il tend, ce sera de la fin particuliere envisagee par la yolonte que 1’acte exterieur de 1’aumóne receyra yraiment son
espece morale (ła 2«, 54, 2, ad 3; 60, 1, ad 3). II est donc lei
acte exterieur morał specifiquement distinct des autres. Mais s’il est la fin de la yolonte, n’en est-il pas aussi 1’objet, puisqu’il lui est pr6sente comme un bien raisonnable a poursuivre, avant d’etre un effet, une execution (1a 2“, 20, 1, ad 1) ? N’est>il pas acte in-terieur d’abord, dans 1’ordre d’intention? Or, ici fin de la vo-Ionte ou objet de la yolonte sont identiques (1 * 2*s 19, 2, ad 1; 54, 2, ad 3). Comme cest precisćment le point d’application propre de cette formidable puissance de notre ame, c’est aussi par la meme le point d’application de la vertu, de Yhabiłus ope-