LES DONNEES DU PROBL&ME 97
resumer sa doctrine: au temps du superflu, obligation de justice au sens large; au temps de rextreme necessite, obligation de cha-rite naturelle, semble-t-il.
Bień que la determination du precepte n’interesse pas GUIL-LAUME D’AUVERGNE, il a manifestement a peu pres les memes positions que Guillaume d’Auxerre sur la vertu cardinale de justice, qui est au sens precis: qua redditur unicuique quod suum est per se, cidelicet in quantum suum, seu debitum 1. Elle se divise en six especes ou « rameaux)) ou parties: obeissance, discipline, equite, etc.; la premiere etant la vertu des inferieurs, la seconde la yertu des superieurs, la troisieme la vertu des inferieurs entre eux. Au sens large cette justice designe toutes les vertus, c’est l’observance de toute la ioi divine. Tout acte execute avec cette intention est par le fait impere par la justice, mais peut venir d une source ou d’une autre, comme celui qui fait 1’aumóne sur lordre de son maitre peut prendre dans la bourse ou dans le coffre. Nous sommes au chapitre XII. Un peu plus loin, au chapitre XVIII, il identifie misericorde et justice et equite, parce que, dit-il, le contraire de la misericorde c’est l’iniquite; et parce que, aussi, le droit naturel etant totum aequitas, la misericorde naturelle sera l’equit6 naturelle, et combien plus la misericorde sur-naturelle gratuita ? C’est de cette egalite que parle 1’Apótre (/ Cor.t VII), egalite semblable a un fleuve qui, se r6pandant
en un terrain inegal, remplit les espaces vides et les comble pour tout niveler: Sic misericordia cum copiosa fuerit, et exuberans Da-
cuitates, et indigentias, inundantia beneficiorum implet, et larga communione omnes indigentes proprio subjedo adaequat. Toute-fois cette Identification de la misericorde et de la justice doit
Summa de tińuiibus, c. XII (Gvilielmi Alvemi episcopi parisiensis opera omnia, Yenetiis, 1591, p. 157).