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1'attention du juge qui dans sa sentence, condamne uniquement P. Pelegrinus a une amende de dix sous.139
Les registres contiennent donc surtout des exemples d’aveux plus ou moins complets. Puisque l'aveu est considere par la justice mediśva/e comme la preuve par excellence/ peut-etre valait-il mieux tenter de justifier le geste avoue que de rechercher un alibi? Uirrfluence de la confession sacramentelle qui se developpe a la meme epoque encourage peut-etre l’aveu judiciaire en faisant la promotion de la redemption par la confession, qu'elle soit religieuse ou judiciaire? II faut egaiement tenir compte de Pimportance accordee a la parole. En ce sens, justifier verbalement ses actes ou defendre la legitimite des paroles prononcees avait une fonction sociale qu‘une perception contemporaine des faits a tendance a diminuer. II y a la un enjeu non negligeable lorsqu‘on envisage le nombre et Tirnportance des relations mśdiśvałes śtablies sur (a parole donnśe.
3.2. Prśsomption et tśmoignages
Juste au-dessous des preuves etablissant la notoriete des faits se trouvent la presompt/on legale et la preuve pleine {probatio plena) qui ne permettent plus au juge d’atteindre la vśrite par une perception directe des sens. Elles sont speculatives mais cependant suffisantes pour conduire a une condamnation. La probatio vera, plena, perfecta” "ne se presente dit Balde, que "speculative et augmentative“, a la maniere de la lumiere reflechie par un miroir, et le juge ne parvient pas a une “perfecta scientia" ni a une “certitudo infaJiibiliś’.140 La prśsomption legale occupe en fait une place particuliere dans la hierarchie des preuves et est elle-meme divisee en plusieurs categories. “Des Bernard de Pavie a la fin du Xlle siecle, on emploie le mot [sic] de “praesumptio violenta” (ou
I3956H 946, f. 50v., ?-?-1260. L’evaluation du contenu et de Tefficacite de telles justifications formulees par le prevenu lors de son interrogatoire sera repńse au chapitre 3, p. 165.
140J. Ph. Levy, La hierarchie des preuvesx p. 67.