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CHAPITRE III

La soludon: les rapports de 1’aumóne

et de la justice

Si la justice est plus belle que l’etoile du soir et Tetoile du matin^x, c’est d’une małe beaute qui lui vient de son essence: est habitus secundum quem aliquis constanti et perpetua Doluntate ius suum unicuique tribuit (2« 2«, 58, 1). Comme toute vertu, elle tient sa valeur de son objet, qui est le juste, Yajuste (q. 57, 1). Comme tout ajustement suppose un autre, elle est essentiellement ad alterum et dans toute la rigueur de ce mot (q. 58, 2); autre-ment on parle de justice mótaphorique, et c’est notamment le cas des rapports de justice qui interviennent entre le pere et le fils consideres en tant que tels (q. 57, 4) ou quand on parle de cette justice qui s’opere en nous par la foi, la justification: debila ordinatione partium animae (q. 58, 2, ad 1) ^{1 2}. Cet ajustement entre deux personnes suppose une mesure qui leur soit commune commensuratum, jouant le role d’intermediaire, de medium mais de medium distinct d’elles-memes, exterieur a elles, de medium rei: medium iustitiae consistit in quadam proportionis aequalitate rei exterioris ad personom exteriorem (q. 58, 10). Cette mesure est donc objedioe, cest le ius, le droit; et c’est la le pivot qui com-mande tous les developpements ulterieurs chez saint Thomas³.

1

   Aristoteles Ethica Nicomachea, E. 3, 1129^b, 28.

2

   Saint Thomas l’avait rangee autrefois (in III Sent., d. 33, q. 1, a. 1, sol. 3, ad 3) avec la justice legale, sous la denomination de justice generale.

3

   De nos jours le mot ius a deux sens: un sens objectif, 1’objet de la vertu de justice; un sens subjectif, l’inviolable autonomie d’une personne dans la poursuite de sa fin propre, lui assurant l’inviolabIe pouvoir d’orienter